Selon une enquête réalisée par Aon plc, 60 % des salariés envisagent de changer de poste cette année. Cette tendance met en lumière une insatisfaction généralisée et des priorités professionnelles en pleine transformation.
Ces résultats, issus de l’étude Human Capital Employee Sentiment Study 2025, soulignent l’importance de réévaluer les stratégies de fidélisation des talents.
Une quête de bien-être et d’équilibre vie professionnelle-vie privée
Les attentes des salariés évoluent vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les résultats montrent un intérêt croissant pour des avantages qui soutiennent cette quête, tels que le partage d’emploi ou des horaires sans utilisation de technologies. Chez les membres de la génération Z, cet équilibre est considéré comme le deuxième avantage le plus précieux, juste après les prestations de santé, mais avant les congés payés ou l’épargne-retraite.
L’étude désigne cette réorientation comme un « Hustle Reset », marquant une rupture avec la culture du surmenage qui prévalait encore récemment. En réponse, les employeurs doivent mettre l’accent sur des environnements favorables à la qualité de vie et à l’épanouissement personnel.
Des attentes élevées pour les rémunérations et les avantages
Près de 47 % des salariés placent une rémunération compétitive et des avantages significatifs en tête des critères pour choisir un employeur. La culture d’entreprise joue également un rôle clé. Les collaborateurs privilégient des organisations alignées sur leurs valeurs personnelles et perçues comme agréables et engageantes. Cependant, un décalage persiste : bien que 72 % des employés souhaitent des avantages personnalisés, seuls 41 % déclarent avoir accès à des systèmes de personnalisation.
L’impact de l’intelligence artificielle sur les perspectives professionnelles
L’enquête révèle des opinions contrastées sur l’intelligence artificielle (IA). Alors que 22 % des cadres estiment que l’IA remplacera de nombreux emplois dans leur secteur, seulement 11 % des employés débutants partagent cette vision. Paradoxalement, peu de salariés (environ un tiers) se sentent motivés à développer des compétences spécifiques liées à ces technologies émergentes.
Cette divergence de perception entre les niveaux hiérarchiques illustre la nécessité pour les entreprises de promouvoir des formations ciblées afin d’accompagner leurs collaborateurs dans l’adoption des innovations technologiques.
Flexibilité et hybridation : des modèles prisés
Les travailleurs hybrides, combinant télétravail et présence au bureau, se sentent les plus valorisés par leur organisation. En revanche, les employés entièrement à distance sont 52 % plus susceptibles de se sentir dévalorisés, un sentiment partagé par 10 % des salariés en présentiel. Ces résultats confirment l’importance de trouver un juste équilibre entre travail à distance et interactions sur site pour renforcer l’engagement.
Repenser les stratégies de fidélisation
Les conclusions de cette étude rappellent que la fidélisation des talents reste un défi majeur pour les employeurs. Lisa Stevens, directrice administrative chez Aon, souligne l’urgence pour les entreprises de répondre à ces évolutions : « Les attentes des salariés changent rapidement, et la compétition pour les meilleurs talents est loin d’être terminée. Les entreprises doivent proposer une expérience employé supérieure pour maintenir leur attractivité. »
Pour relever ces défis, les organisations doivent miser sur des initiatives adaptées, combinant rémunération équitable, flexibilité, alignement culturel et accès à des avantages personnalisés.