L’étude réalisée pour La France Mutualiste par Aurélie Jean, sur près d’une décennie de données, met en lumière les comportements des Français vis-à-vis de l’épargne, tout en proposant des pistes pour une finance plus inclusive.
Dans un contexte de bouleversements démographiques, écologiques et technologiques, cette analyse souligne des tendances marquantes et des besoins émergents.
L’étude met en lumière plusieurs points clés (voir l’analyse complète en fin d’article):
- L’évolution nécessaire du secteur financier vers une plus grande inclusivité.
- Les raisons pour lesquelles de plus en plus de seniors choisissent de continuer à épargner plutôt que de consommer leur capital.
- Les obstacles qui freinent l’accès des jeunes et des femmes à certaines opportunités d’investissement.
- La demande croissante pour des produits financiers responsables et durables.
Une double transition à anticiper
Comme le souligne Isabelle Le Bot, Directrice Générale de La France Mutualiste :« Nombre de bouleversements sociétaux impactent aujourd’hui profondément le regard des Français sur l’argent, et sur l’épargne en particulier : allongement de l’espérance de vie, chute de la natalité, urgence climatique, ou encore montée en puissance exponentielle de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle. ». Cette transition démographique est marquée par une espérance de vie atteignant 80 ans pour les hommes et 85,7 ans pour les femmes en 2023, tandis que le taux de natalité a chuté à 9,9 naissances pour 1 000 habitants, un niveau historiquement bas depuis la Seconde Guerre mondiale.
Épargne et inclusion : des disparités persistantes
L’étude révèle que 30 % des Français n’épargnent pas et que les femmes, bien que plus nombreuses à épargner proportionnellement à leurs revenus, privilégient des produits financiers moins risqués et souvent moins rémunérateurs.
Les jeunes entre 18 et 24 ans, quant à eux, restent peu nombreux à investir pour leur retraite, avec seulement 10 % d’épargnants dans cette tranche d’âge, contre 22 % chez les 25-34 ans.
Par ailleurs, les produits comme l’assurance vie restent largement prisés, représentant un encours de 1 842 milliards d’euros en 2022, alors que les produits d’épargne verte peinent encore à convaincre : seuls 24 % des Français déclarent orienter leurs choix d’épargne en fonction de critères environnementaux, bien que 41 % envisagent de le faire à l’avenir.
Un appel à l’éducation et à la transparence
Isabelle Le Bot pointe également le manque d’éducation financière en France : « Parallèlement, cette étude souligne la quasi-absence d’éducation financière dans les institutions scolaires françaises, alors que d’autres cultures apprivoisent ces concepts dès l’enfance. »
En effet, 75 % des jeunes entre 15 et 20 ans souhaitent s’éduquer davantage à la finance, mais cette sensibilisation reste absente du système éducatif, contribuant à une méfiance envers les produits financiers complexes.
Recommandations pour une finance inclusive
L’étude conclut avec des recommandations phares pour construire une finance plus inclusive, notamment :
- Faire de l’inclusion financière une grande cause nationale.
- Introduire l’éducation financière dès le primaire.
- Encourager la transparence des acteurs financiers sur les écarts et disparités.
- Promouvoir des offres financières respectueuses de l’environnement, afin de séduire de nouvelles générations d’épargnants.
Avec cette étude, La France Mutualiste espère contribuer à une feuille de route claire pour un avenir financier éthique et inclusif, répondant aux défis actuels et futurs des épargnants français.