L’assurance-vie, un placement en plein essor

En novembre, la collecte nette de l’assurance-vie a atteint 4 milliards d’euros, un résultat record depuis 2010. Face à l’incertitude et à la baisse annoncée du Livret A, les épargnants misent sur l’innovation financière.

Depuis plusieurs mois, l’assurance-vie connaît une dynamique notable. Cette tendance s’est confirmée en novembre, avec une collecte nette évaluée à 4 milliards d’euros. Même sans les données de décembre, « 2024 s’annonce déjà comme une année « remarquable en tous points pour l’assurance-vie » », selon le directeur de la fédération professionnelle du secteur. Dans un contexte économique et fiscal jugé imprévisible, ce placement apparaît comme un refuge combinant rendement et sécurité.

D’après les observateurs, les raisons de ce succès sont multiples. D’abord, l’incertitude économique accroît la prudence des ménages. En période de doutes, beaucoup préfèrent mettre en sommeil leurs projets – immobilier, automobile ou autres achats coûteux – et épargner davantage. L’assurance-vie, qui se veut à mi-chemin entre prévoyance et investissement, attire ainsi ceux qui cherchent à sécuriser leur argent. Par ailleurs, l’annonce de la baisse probable du taux du Livret A renforce cet engouement. En effet, le nouveau ministre de l’Économie Éric Lombard, a récemment confirmé sur France Inter que ce taux pourrait passer à 2,5 % en février. Face à cette prévision, de nombreux épargnants réorientent leur épargne vers des supports jugés plus prometteurs.

Un autre levier d’attractivité réside dans la bonne tenue des marchés financiers internationaux. Les détenteurs de contrats n’hésitent plus à se tourner vers les unités de compte, qui impliquent un niveau de risque plus élevé, mais offrent des rendements potentiels supérieurs. Grâce à cette flexibilité, l’assurance-vie s’adapte aux profils variés, qu’il s’agisse d’investisseurs prudents ou de souscripteurs à la recherche de perspectives plus dynamiques.

En 2025, la tendance pourrait se prolonger. Le taux d’épargne des Français reste à un niveau élevé, supérieur de plus de trois points à celui d’avant la pandémie. Les motivations à constituer un matelas de sécurité demeurent fortes : incertitudes économiques, volonté de précaution ou projets reportés. Les fonds déposés dans ce cadre pourraient donc continuer à alimenter l’assurance-vie, d’autant qu’elle connaît des évolutions technologiques soulignant une certaine transformation de ce secteur. De nouveaux outils de gestion et une meilleure transparence incitent les épargnants à y placer leur argent sur des supports diversifiés.

Le gouvernement, pour sa part, cherche à encourager la consommation afin de stimuler la croissance. Cependant, il se heurte à la volonté de nombreux ménages de conserver leur épargne en réserve, par crainte d’événements imprévisibles. Le défi est donc de convaincre les Français de sortir une partie de cette épargne pour relancer la consommation et, avec elle, la croissance économique. Les économies demeureront importantes, ce qui amène les pouvoirs publics à envisager différentes stratégies, comme mettre à contribution les plus hauts revenus. Malgré ces débats, une constatation semble faire consensus : en associant stabilité et potentiel d’évolution, l’assurance-vie devrait rester, en 2025, un pivot essentiel de l’épargne des Français.

Vous souhaitez être contacté par notre rédaction ?

    Vous souhaitez être contacté par notre service commercial ?