2024 : Une année boursière contrastée à l’échelle mondiale

L’année 2024 s’est imposée comme une période faste pour les marchés financiers mondiaux, à l’exception notable de la Bourse de Paris. Les indices américains, portés par une économie dynamique et l’essor de l’intelligence artificielle (IA), ont battu des records historiques.

Le S&P 500 a enregistré une progression de 25 % sur l’année, tandis que le Nasdaq a grimpé de 30 %, consolidant ainsi la suprématie des États-Unis en matière de compétitivité économique et financière.

L’élection de Donald Trump en novembre, accompagnée de promesses de déréglementation et de baisse des impôts, a renforcé l’optimisme des investisseurs. Le secteur technologique, emmené par des entreprises comme Apple, Nvidia ou encore Tesla, a bénéficié d’un engouement massif pour l’IA. Ensemble, les « Sept Magnifiques » ont vu leur capitalisation atteindre 12 000 milliards de dollars en 2024. Ces performances, dopées par l’intégration de l’IA dans les processus industriels, préfigurent une évolution durable de l’économie numérique.

La désillusion parisienne

À l’opposé, la Bourse de Paris a connu une contre-performance marquante. Le CAC 40 a terminé l’année sur un recul de 2,15 %, faisant de l’indice français l’un des rares à afficher une baisse en 2024. Après un sommet atteint en mai à 8 259,19 points, le marché parisien a été ébranlé par des crises politiques internes, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale en juin. Cette instabilité institutionnelle, couplée à une dette publique atteignant 113,7 % du PIB, a refroidi les investisseurs internationaux.

Le secteur du luxe, pilier de l’économie française, a subi de plein fouet le ralentissement économique chinois. Si Hermès a tiré son épingle du jeu avec une progression de 21 %, d’autres groupes comme Kering ou LVMH ont vu leurs cours de bourse chuter respectivement de 40,29 % et 13,37 %. La situation n’était guère meilleure pour l’industrie automobile, à l’exception de Renault qui a enregistré une hausse de 27,49 % grâce à des stratégies audacieuses.

Le renouveau de la bourse japonaise

La Bourse de Tokyo a connu un regain inattendu en 2024. L’indice Nikkei a progressé de près de 20 %, porté par une dépréciation du yen qui a favorisé les exportations japonaises. Cette reprise a été accompagnée par une augmentation des investissements des épargnants locaux, stimulés par des mesures fiscales telles que l’extension du Nippon Individual Savings Account (NISA).

La flambée des actifs alternatifs

Le bitcoin a franchi un cap historique en 2024 en atteignant 100 000 dollars, marquant une hausse de 130 % en un an. Ce succès s’explique par l’essor des ETF (fonds négociés en bourse) liés aux cryptoactifs et par les promesses de Donald Trump de déréglementer ce marché. Parallèlement, l’or a enregistré une progression de 26 %, confirmant son rôle de valeur refuge face à des tensions internationales accrues.

Perspectives pour 2025

En 2025, la performance des marchés financiers dépendra davantage des résultats des entreprises que de l’évolution des taux d’intérêt. Les États-Unis, portés par une prévision de croissance des bénéfices de 11 %, devraient continuer à attirer les capitaux mondiaux. En revanche, l’Europe souffre de handicaps structurels, notamment une croissance économique atone et des coûts énergétiques élevés. Les investisseurs européens devront chercher des opportunités dans des secteurs innovants ou se tourner vers des régions plus dynamiques, telles que l’Asie ou l’Amérique du Nord.

L’année 2024 restera dans les annales comme un tournant majeur pour les marchés financiers mondiaux. Si les États-Unis et le Japon ont brillé, l’Europe, et particulièrement la France, devra redoubler d’efforts pour regagner la confiance des investisseurs. L’essor de l’IA et des cryptoactifs promet toutefois de profondes mutations dans les stratégies d’investissement pour les années à venir.

Vous souhaitez être contacté par notre rédaction ?

    Vous souhaitez être contacté par notre service commercial ?