Alors que l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un levier incontournable dans le secteur de l’assurance, la question de l’équité se pose avec une acuité grandissante.
Loin d’être un simple élément de conformité réglementaire, l’équité dans l’IA est devenue un impératif moral et stratégique. Elle constitue un élément fondamental pour instaurer une relation de confiance durable avec les clients, dans un marché toujours plus transparent et responsable.
Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 21 mars 2024, une résolution intitulée « Saisir les opportunités offertes par des systèmes d’IA sûrs et fiables pour le développement durable » souligne l’importance mondiale de l’IA pour atteindre des objectifs sociétaux, tout en mettant l’accent sur la lutte contre les discriminations. Cette approche reflète une tendance croissante : utiliser l’IA pour promouvoir des pratiques équitables et inclusives.
Une gouvernance essentielle pour un développement responsable
Dans le domaine de l’assurance, l’IA est déjun outil d’amélioration des opérations : évaluation des risques, tarification dynamique, gestion des sinistres. Mais cette technologie soulève également des questions éthiques et réglementaires. Avec des textes tels que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) ou la Directive sur la distribution d’assurances (IDD) en Europe, les assureurs doivent jongler entre innovation et conformité.
Une gouvernance de l’IA bien structurée devient ainsi indispensable. Elle permet de garantir l’équité des modèles, la transparence des processus et l’alignement avec les attentes des clients et des régulateurs. En effet, l’IA joue un rôle décisif dans la collecte et l’analyse de vastes volumes de données, qu’il s’agisse d’informations démographiques, d’antécédents de sinistres ou de données issues de dispositifs télématiques. Cette capacité d’analyse permet d’offrir des solutions personnalisées tout en évitant les biais.
L’équité comme levier de différenciation concurrentielle
L’équité dans l’IA ne se limite pas à la réduction des biais algorithmiques. Elle englobe également des notions d’égalité des chances et de responsabilité sociale. Des méthodes comme la parité démographique, l’égalité des opportunités ou encore l’étalonnage permettent d’évaluer et d’améliorer l’équité des décisions prises par les algorithmes. Par exemple, dans l’assurance automobile, les modèles d’IA peuvent inclure des données sur le comportement de conduite ou l’infrastructure routière pour affiner les évaluations, tout en évitant des discriminations liées à des critères sensibles comme l’âge ou le genre.
Les assureurs qui adoptent une IA éthique répondent à une double exigence : satisfaire les attentes croissantes des consommateurs en matière de transparence et minimiser les risques réglementaires. Ces pratiques ne renforcent pas seulement la relation client, elles constituent également un avantage stratégique dans un marché hautement concurrentiel.
L’IA comme catalyseur d’efficacité
L’IA transforme également la gestion des sinistres, souvent considérée comme le « moment de vérité » de la relation client. Grâce à des outils comme la lecture automatique de documents ou les diagnostics à distance, les assureurs peuvent traiter une large part des demandes en instantané. Par exemple, des technologies comme le « Dent Wizard » permettent d’analyser les dommages de grêle sur des véhicules, offrant une évaluation précise et rapide. Ces innovations répondent à une attente fondamentale des clients : des réponses rapides et adaptées.
L’avenir de l’IA dans l’assurance
Alors que l’IA continue de redéfinir le secteur de l’assurance, les questions éthiques doivent rester au centre des priorités. L’adoption de mécanismes d’évaluation de l’équité, la transparence des modèles et le respect des réglementations renforceront la confiance des clients tout en stimulant l’innovation. Les assureurs ont l’opportunité unique d’utiliser l’IA pour responsabiliser plutôt que discriminer, faisant de l’équité un véritable moteur de transformation.
