Prévention et protection incendie des bâtiments historiques

Le 7 décembre dernier marquait la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, après cinq années de travaux à la suite de l’incendie qui l’avait gravement endommagée en 2019.

Cet événement témoigne de la réussite de cet ambitieux projet de restauration de l’un des joyaux du patrimoine culturel français. Cependant, il soulève également des questions sur la fragilité de ce patrimoine et souligne l’importance de le protéger par le biais d’une stratégie de prévention efficace.

Pour garantir leur préservation, l’État accorde un statut juridique particulier aux biens immobiliers présentant une valeur historique, artistique et architecturale inestimable et irremplaçable. En 2022, la France comptait 45 648 bâtiments labellisés « monuments historiques », dont 46 % appartenant à des particuliers, 41 % à des collectivités locales et 4 % à l’État.

Souvent construits avec des matériaux, des techniques et des principes aujourd’hui obsolètes en matière de prévention des incendies, ces édifices anciens sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par le feu.

Atteindre la conformité règlementaire et aller au-delà

Le label « monument historique » s’accompagne d’un suivi renforcé et de l’expertise des conseillers en sécurité incendie du ministère de la Culture, dont la mission inclut l’évaluation du niveau de sécurité incendie et la formulation d’avis techniques sur les projets de rénovation. Toutefois, ce statut ne suffit pas à lui seul à assurer la préservation effective de ce patrimoine et la réglementation en matière de sécurité incendie ne devrait jamais être considérée comme une norme minimale.

Modernisation des installations électriques

Les gestionnaires de monuments historiques, qu’ils soient publics ou privés, peuvent mettre en œuvre les dernières innovations en matière de prévention pour garantir la pérennité de ce patrimoine.

Les installations électriques, qui représentent l’une des sources d’incendie les plus fréquentes, doivent par exemple être modernisées et faire l’objet d’un programme de maintenance préventive régulier. En parallèle, les employés devraient être formés à l’utilisation des différents équipements présents sur le site. Les nouvelles technologies de surveillance et de contrôle à distance permettent également de renforcer ce travail de sécurisation.

Chantiers de rénovation : des zones à haut risque d’incendie

De nombreux accidents surviennent lors de phases de rénovation, lorsque le bâtiment est soumis aux contraintes du chantier. Une attention particulière doit ainsi être portée à la prévention des incendies. L’utilisation de l’acier représente par exemple un risque majeur, car le soudage et l’emploi de meuleuses génèrent chaleur et étincelles qui peuvent provoquer un départ de feu. Lorsque ces opérations ne peuvent être réalisées que sur place, une surveillance rigoureuse est impérative pendant les travaux, mais aussi après leur achèvement.

L’importance des sprinkleurs pour la protection des bâtiments

Disposer d’un système sprinkleur est essentiel pour la protection incendie des bâtiments historiques. Ces dispositifs permettent de lutter contre le feu de manière automatique, directe et sélective, ralentissant sa propagation et maîtrisant les flammes jusqu’à l’arrivée des pompiers.

Malgré leurs nombreux avantages, des préjugés persistent à l’encontre des sprinkleurs. Les craintes portent sur un déclenchement accidentel et/ou des dégâts importants causés par l’eau d’extinction. Toutefois, ces préoccupations sont généralement infondées, car les systèmes sprinkleur modernes, testés et certifiés, offrent une fiabilité exceptionnelle et ne s’activent que de manière localisée. De plus, les systèmes à brouillard d’eau sont particulièrement intéressants pour les bâtiments historiques, car l’eau est pulvérisée en un fin brouillard sous haute pression.

Contrairement aux sprinkleur traditionnels, le feu n’est pas combattu en abaissant la température, mais en éliminant l’oxygène par le biais du brouillard d’eau. Le feu est donc « étouffé ». Comme cette méthode nécessite moins d’eau, les tuyaux sont plus fins, donc plus facilement intégrables dans l’architecture d’un bâtiment historique.

« Les bâtiments historiques sont souvent exposés à des risques d’incendie en raison de leur structure. Il est donc essentiel d’installer des systèmes de prévention, de détection et de protection. Les systèmes sprinkleur modernes garantissent une protection active contre l’incendie en interférant le moins possible avec le tissu historique du bâtiment », explique Loïc Le Dréau, Directeur général des Opérations de Paris de FM. « La culture de la prévention demeure un élément clé pour limiter le risque d’incidents ».

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