La Fondation MAIF et Ergocentre dévoilent leur baromètre annuel analysant les comportements des conducteurs face aux distractions technologiques.
Entre forte dépendance au smartphone et conscience grandissante des risques au volant, de nouvelles pratiques se dessinent chez les 18-35 ans.
L’usage du smartphone au volant demeure un enjeu majeur de sécurité routière, notamment à l’approche des fêtes, période où la circulation s’intensifie. Pour la 7ᵉ année consécutive, la Fondation MAIF et Ergocentre publient un baromètre révélant les comportements associés à ce distracteur technologique.
Menée au printemps 2024 auprès de 2 511 personnes, dont 1 050 âgés de 18 à 35 ans, l’enquête met en lumière des tendances contrastées : un recours important au téléphone au volant, contrebalancé par une prise de conscience progressive des risques.
Selon les résultats, 83 % des jeunes interrogés admettent recourir à leur téléphone en conduisant. Parmi les usages recensés, la navigation GPS, l’écoute de musique et la consultation de mails ou de SMS sont les plus fréquents. Plus rares mais néanmoins préoccupantes, des pratiques comme la rédaction de messages, la navigation sur Internet ou l’utilisation des réseaux sociaux se maintiennent chez une minorité de conducteurs.
Comme l’explique Samuel Aupetit, chercheur chez Ergocentre : « Nos résultats sur l’ampleur de l’usage du smartphone au volant de la part des jeunes ne sont pas surprenants ! On sait très bien que l’on reproduit dans nos voitures nos habitudes de fonctionnement en dehors. Les 18-35 ans utilisent davantage le smartphone que leurs aînés dans la vie quotidienne et le cadre de la conduite automobile ne fait pas figure d’exception. »
Derrière ces chiffres, l’étude rappelle que 24 % des accidents corporels en 2023 étaient liés à un défaut d’attention du conducteur, incluant l’utilisation du téléphone ou d’autres sources de distraction. Au total, ces comportements ont coûté la vie à 390 personnes en France, soulignant ainsi l’importance de la vigilance au volant.
Le focus 2024 sur les jeunes conducteurs dévoile également une forme de réalisme vis-à-vis des dangers liés au smartphone. Les situations dites de « presque accidents » semblent agir comme des signaux d’alerte, incitant cette tranche d’âge à adapter son comportement, du moins sur le court terme. Dans certains cas, des modifications plus durables émergent, montrant un potentiel d’évolution positive.
Pour autant, 30 % des jeunes interrogés se disent favorables à l’interdiction pure et simple de l’appareil, y compris avec un kit mains libres, tandis que 22 % souhaiteraient davantage de campagnes de sensibilisation.
« Ce qui est très intéressant, c’est de voir que les pratiques que les jeunes jugent à risque au volant comme “écrire des emails” ou “filmer”, restent très anecdotiques. Ce sont des pratiques usuelles en dehors de la voiture, mais leur conscience du risque les amène à réaliser ces activités que très rarement. Et nous ne parlons que d’une faible proportion de jeunes. » poursuit Samuel Aupetit.
Ces constats soulignent l’importance de la nécessité de concevoir des solutions efficaces pour infléchir les comportements les plus dangereux. Bien que les jeunes soient souvent pointés du doigt en raison de leur relation étroite avec la technologie, leur soutien à des mesures radicales, tel que le bannissement du smartphone en voiture, ouvre des perspectives intéressantes en matière de prévention et de transformation des pratiques.
« Cette infographie et les données du baromètre 2024 rappellent l’urgence d’agir pour réduire les comportements dangereux sur la route. La Fondation MAIF invite tous les acteurs concernés à s’appuyer sur ces insights pour développer des solutions efficaces et co-construire un avenir plus sûr. Cette prise de conscience est aussi, bien évidemment, la responsabilité de chaque conducteur. » conclut Marc Rigolot, Directeur de la Fondation MAIF.