Hausse prévisible des tarifs mutualistes en 2025

En réponse à la croissance des dépenses de santé et à la transformation des politiques de remboursement, les mutuelles santé ajustent leurs tarifs pour 2025.

Les complémentaires santé à statut mutualiste prévoient une nouvelle augmentation tarifaire pour l’année 2025, suite à une hausse de 8 % en 2024. Selon la Mutualité française, les complémentaires santé verront leurs tarifs augmenter de 6 %, une mesure justifiée principalement par l’accroissement des dépenses de santé et par les évolutions législatives en matière de prévoyance santé.

En 2023, les dépenses de santé ont grimpé à 325 milliards d’euros, augmentant à un rythme bien supérieur à celui de la croissance économique du pays. Éric Chenut, président de la Mutualité française, met en avant le vieillissement de la population et les progrès scientifiques comme facteurs de pression supplémentaire sur les coûts de santé à long terme.

Cette hausse des tarifs intervient dans un contexte où l’Assurance maladie a revu à la baisse ses taux de remboursement, transférant une partie plus importante des charges sur les mutuelles. Cette décision est issue du projet de loi de finances de la sécurité sociale débattu suite à l’échec d’une censure parlementaire en septembre dernier.

Cette réforme prévoyait initialement une diminution de 5 % du remboursement pour les consultations médicales et les médicaments, poussant les complémentaires à envisager une hausse de leurs charges de près de 900 millions d’euros.

La pression est également alimentée par les déficits continus de la Sécurité sociale, qui dépassaient les 18 milliards d’euros en 2024. La Mutualité française argue que cette situation nécessite une innovation dans la gestion des soins de santé, notamment par la réduction de la « sur-prescription » et des actes médicaux redondants, et par une lutte accrue contre la fraude sociale.

Les mutuelles, en tant qu’entités à but non lucratif, doivent équilibrer leurs comptes tout en garantissant le remboursement adéquat de leurs adhérents. Un rapport sénatorial a récemment mis en lumière le poids des frais de gestion, qui représentent en moyenne 20 % des cotisations. Cette situation suggère des possibilités d’économies qui pourraient atténuer la nécessité d’augmentations futures.

« Nous comprenons que les personnes s’interrogent sur cette augmentation. Mais celle-ci se fait au niveau strictement nécessaire pour pérenniser la protection de tous », conclut Éric Chenut, président de la Mutualité française

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