Allongement de la vie : le défi du siècle

Dans un contexte de vieillissement démographique, le Baromètre Landoy 2024 met en lumière les perceptions et attentes des Français face à l’allongement de la vie.

Le Club Landoy, un collectif d’entreprises avant-gardistes, a dévoilé l’édition 2024 de son Baromètre, une enquête réalisée avec l’Ifop, qui sonde la perception des Français sur les défis du vieillissement démographique. Cette étude révèle que l’augmentation de l’espérance de vie est globalement perçue comme un progrès, avec 88 % des sondés affirmant voir dans ce phénomène un signe de progrès. 59 % affirment même vouloir vivre 100 ans !

Cependant, cette perspective positive n’est pas sans susciter des inquiétudes, notamment en termes de « problèmes économiques majeurs » anticipés par 78 % des participants. La majorité reconnait également une impréparation de notre système social à ces changements (69 %). Cette prise de conscience du vieillissement ne s’accompagne pas d’une volonté de prolonger le temps de travail. Au contraire, bien que la durée de vie s’allonge, les Français aspirent à réduire leur temps de travail plutôt que de l’augmenter.

L’âge moyen de départ à la retraite désiré par les sondés est de 59,1 ans, inférieur à l’âge réel actuel, reflétant un désir de profiter d’une retraite en bonne santé estimée jusqu’à 78,7 ans. Les résultats révèlent un fort désir intergénérationnel de jouir d’une retraite prolongée, une aspiration qui contraste avec la nécessité d’adapter le marché du travail aux réalités d’une population vieillissante.

L’enquête met aussi en évidence une reconnaissance lucide de la dépendance future par 65 % des sondés, mais un manque de préparation financière et patrimoniale pour y faire face. La préparation à la retraite devrait, selon eux, débuter dès 40 ans. Cependant, seulement 32 % ont calculé le montant nécessaire pour maintenir leur niveau de vie à la retraite, ce qui souligne un besoin crucial d’éducation financière.

« La transition démographique est aujourd’hui une réalité incontournable qui redéfinit notre économie et notre modèle social en introduisant de nouvelles étapes de vie. Ce phénomène doit inspirer une profonde remise en question collective : notre société et nos entreprises doivent réagir et s’adapter en conséquence. » affirme Sybille le Maire, directrice exécutive de Bayard, fondatrice du Club Landay.

Les entreprises ont, selon le baromètre, un rôle primordial à jouer dans cette éducation, notamment par des ateliers de préparation à la retraite (qui suscitent un intérêt marqué chez 66 % des employés), de compréhension des fiches de paie (55 %), et d’éducation financière (55 %). Le besoin de formation est particulièrement ressenti pour les managers, avec 84 % des sondés exprimant un intérêt pour les formations à l’inclusion de toutes les générations.

« La solution passe par les entreprises qui ont un rôle primordial d’éducation à jouer pour aider leurs employés à s’y préparer et prendre conscience des ajustements nécessaire face à une donne démographique inédite. Il s’agit là de répondre à une demande de la part des salariés mais aussi de se prémunir collectivement contre des illusions qui menacent notre modèle social. » explique Maxime Sbaihi, directeur stratégique du Club Landay.

Le Baromètre Landoy de la France qui vieillit fait ainsi ressortir à la fois une grande conscience du défi que le vieillissement de la population représente pour notre système économique et social et en même temps une forme de déni sur les implications liées au temps de travail ou à la nécessité pour chacun d’entre nous de se préparer financièrement à la longévité. Ce paradoxe appelle une réponse collective de la société, à travers l’innovation dans les politiques de gestion des ressources humaines et une transformation de notre approche de la vie professionnelle et de la retraite.

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