Une étude révèle que les restes à charge invisibles en santé peuvent dépasser 1 000 € pour certains patients. Ces coûts, souvent non couverts par l’Assurance maladie, impactent lourdement le quotidien des malades.
En France, le parcours de soins d’un patient est loin d’être exempt de dépenses imprévues. Une récente enquête menée par France Assos met en lumière les coûts cachés associés à la santé, révélant des dépenses souvent sous-estimées qui peuvent peser lourd sur les finances des malades.
Selon cette étude, une grande majorité des patients atteints de maladies chroniques, de handicaps ou de perte d’autonomie subissent ce qu’on appelle des restes à charge invisibles (RACI). Il s’agit des frais non remboursés par l’Assurance maladie ou les mutuelles, qui restent à la charge des patients. Ces dépenses peuvent atteindre des sommes considérables, avec une moyenne de 1 623 € pour une personne souffrant d’une affection longue durée (ALD), et montent jusqu’à 2 535 € pour les patients ayant un handicap moteur.
Les restes à charge invisibles englobent divers postes de dépenses : les médecines alternatives et les soins de santé mentale représentent 310 €, les frais liés à l’alimentation spécifique et à l’activité physique s’élèvent à 256 €, l’adaptation du cadre de vie nécessite 324 €, et plus de la moitié de ces coûts concernent également l’achat de petit matériel médical.
En outre, les dépassements d’honoraires, les franchises médicales et les participations forfaitaires représentent un coût supplémentaire moyen de 274 € par habitant et par an, un montant qui s’élève à 840 € pour les personnes en ALD, selon les données de la DREES.
Cette situation entraîne souvent un renoncement aux soins pour plus de la moitié des personnes interrogées, qui évoquent l’abandon de certains traitements faute de remboursement. Certains patients optent pour des solutions « moins performantes ou moins adaptées », compromettant ainsi leur qualité de vie.
Les remboursements de santé semblent insuffisants dans le contexte actuel, où les annonces gouvernementales prévoient une augmentation du ticket modérateur et des tarifs de certaines consultations. Cette transformation risque d’aggraver l’accès aux soins pour les plus modestes, tandis que le coût des mutuelles devrait également augmenter en 2025.
Il faut néanmoins rappeler que les patients peuvent changer de mutuelle chaque année après un an de souscription, sans frais ni justificatif, facilité par les assureurs qui prennent en charge les démarches de changement.