Une enquête réalisée pour L-Expert-Comptable met en lumière les perceptions et aspirations des salariés de plus de 45 ans concernant leur carrière. Si une majorité d’entre eux exprime des regrets, les femmes semblent particulièrement affectées par des choix professionnels qu’elles réévaluent avec le temps.
Près de 63 % des seniors regrettent leur parcours professionnel. Ces regrets sont principalement liés à une envie de changement de domaine (34 %) ou au manque de prise de risque (15 %). Les femmes, en particulier, se disent plus insatisfaites de leur carrière que les hommes (29 % contre 19 %). Ce constat révèle des attentes sociales différenciées qui influencent les trajectoires professionnelles.
Malgré ces regrets, 68 % des répondants souhaitent poursuivre leur activité actuelle, bien que 12 % envisagent une reconversion. Cette double tendance reflète une envie de stabilité mêlée à une curiosité pour de nouvelles opportunités.
L’entrepreneuriat, un attrait tardif mais prometteur
Près d’un senior sur cinq considère l’entrepreneuriat comme une alternative attrayante. Parmi eux, 39 % souhaitent accéder à une plus grande indépendance, tandis que 28 % cherchent à transformer leur passion en métier. Si cette aspiration reste minoritaire, elle illustre une volonté de changer de cap, souvent tardivement dans la carrière.
Rétrospectivement, 38 % des seniors déclarent qu’ils auraient préféré se tourner vers l’entrepreneuriat dès le début de leur parcours. Cette tendance est particulièrement marquée chez les hommes (46 % contre 30 % des femmes), qui voient davantage l’entrepreneuriat comme une voie pour s’affranchir des limites du modèle salarial.
Cependant, des freins importants demeurent. Les craintes financières sont omniprésentes : 21 % redoutent un manque de ressources, et 43 % estiment que leur âge constitue un obstacle, qu’il s’agisse d’un déficit d’énergie ou de compétences.
L’expérience et l’âge : des atouts sous-estimés
Malgré les inquiétudes, l’expérience et la maturité des seniors sont reconnues comme des atouts pour entreprendre, notamment dans les catégories socioprofessionnelles élevées. Parmi les cadres, 37 % considèrent ces qualités comme des forces majeures. Toutefois, cette perception positive est contrebalancée par des craintes financières et une méconnaissance des démarches entrepreneuriales.
Les femmes et les hommes partagent les mêmes inquiétudes concernant les revenus et les charges financières, mais les femmes se montrent plus réticentes à prendre des risques, influencées par des croyances limitantes ancrées.
L’impact des regrets et aspirations sur les perspectives professionnelles
L’étude révèle des tensions entre ambitions, opportunités et contraintes structurelles. Les regrets exprimés par les seniors, notamment les femmes, traduisent des parcours influencés par des attentes sociales et des pressions professionnelles. Ces regrets alimentent une réflexion tardive sur des voies alternatives, telles que l’entrepreneuriat.
Cependant, les freins financiers et les croyances limitantes restent des barrières importantes. Pour répondre à ces défis, des solutions d’accompagnement pourraient jouer un rôle clé, notamment pour encourager les seniors à explorer des voies plus alignées avec leurs aspirations.
