En France, la transition vers l’électrique est en cours, mais les coûts élevés des véhicules et le manque de bornes de recharge continuent d’être des freins pour des nombreux consommateurs.
Dans un contexte de prise de conscience écologique, et malgré des difficultés économiques 43 % des Français se déclarent prêts à opter pour un véhicule électrique ou hybride, selon une étude récente de Leocare avec Poll&Roll. Ce chiffre atteint même les 52 % dans la région Bretagne. Cette tendance, qui s’inscrit dans une transformation du secteur automobile longtemps dominé par le diesel, soulève toutefois plusieurs interrogations quant à sa viabilité financière et infrastructurelle.
Plus concrètement, 42 % des personnes roulant avec une thermique neuve et 37 % roulant avec une thermique d’occasion veulent se tourner vers l’électrique ou l’hybride. Cette dernière option semble être un pont vers le 100 % électrique : 33 % des Français ayant une hybride d’occasion entendent bientôt passer au tout électrique.
Côté électrique, les principaux moteurs de cette évolution sont les économies de carburant, pour 53 % des intéressés, et la réduction des coûts d’entretien, pour 43 %. Le respect de l’environnement est aussi l’une des raisons pour 49 % des interrogés. Ces motivations reflètent une volonté de diminuer l’impact environnemental tout en maîtrisant les dépenses personnelles. Côté hybride, c’est la question du carburant qui est au cœur des préoccupations, qu’ils s’agissent de baisser sa facture (54 %) ou de réduire sa consommation 48 %).
Les aides et primes à l’achat sont jugées déterminantes par 34 % des sondés. Mais la suppression de la prime à la conversion risque de modifier cet engouement vers les véhicules électriques et hybrides. D’autant que les aides semblent insuffisantes pour contrebalancer les prix élevés des véhicules neufs, qui s’établissent en moyenne à 35 974 euros. 26 % des futurs acheteurs envisagent un budget inférieur à 10 000 euros, une somme bien en deçà du coût d’un véhicule électrique ou hybride neuf.
D’autre part, l’inflation risque de repousser les projets d’achat de véhicules, avec 25 % des personnes envisageant un délai d’un an et 35 % de deux ans.
La situation est également compliquée par une offre limitée de véhicules d’occasion attractifs. En effet, les prix élevés de ces derniers poussent 39 % des consommateurs à préférer l’achat neuf, malgré la crise du pouvoir d’achat actuelle. En 2024, le marché des occasions a vu la vente de 100 000 véhicules électriques contre 333 700 thermiques.
Enfin, l’accessibilité aux infrastructures de recharge reste un autre point critique. Plus de la moitié des répondants (52 %) indiquent que le manque de bornes de recharge est un frein majeur à l’achat d’un véhicule électrique ou hybride. Cette carence infrastructurelle pose donc un défi significatif à l’adoption massive de ces technologies.
Malgré un intérêt marqué pour les véhicules moins polluants et plus économiques, la réalité économique et logistique ralentit l’élan des consommateurs français vers l’électrique. La question demeure donc de savoir si les politiques publiques actuelles et futures seront suffisamment robustes pour soutenir cette transition cruciale et nécessaire.