Face aux incertitudes géopolitiques et économiques, les directions financières se concentrent sur la performance, l’innovation et la RSE pour adapter et sécuriser leur avenir.
En 2025, la gestion de la performance financière se place en tête des priorités des directions financières. Malgré un contexte marqué par des incertitudes persistantes à l’échelle mondiale, 56 % des dirigeants restent optimistes quant à la croissance de leur entreprise. Ce regain de confiance s’accompagne d’une volonté affirmée d’investir dans la digitalisation, notamment dans l’intelligence artificielle, pour renforcer les capacités de décision et d’adaptation. L’adhésion à la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) s’intensifie également, intégrant désormais de manière significative la conformité réglementaire, le pilotage de la performance et la communication externe.
La 13ème édition de l’enquête de PwC France et Maghreb, en partenariat avec la DFCG, intitulée « Bâtir l’avenir avec optimisme », révèle que les directeurs administratifs et financiers (DAF) adaptent leurs modèles pour répondre à des défis majeurs tels que le ralentissement de la croissance mondiale et les taux d’intérêt élevés. L’enquête propose ainsi une vision prospective, envisageant la finance de demain à travers trois axes majeurs : la technologique, la RSE et le local.
Data, IA : des leviers de création de valeur
Dans le domaine technologique, les données sont essentielles pour les directeurs financiers, qui doivent acquérir de nouvelles compétences pour gérer des volumes de données importants et variés et pour élaborer des modèles statistiques.
Plus de 30 % des directeurs financiers investissent déjà dans l’intelligence artificielle, qui est devenue cruciale non seulement pour créer de la valeur et renforcer la cybersécurité, mais aussi comme un potentiel risque, notamment pour les fonctions comptables. Pour contrôler les coûts liés à la technologie, 43 % des répondants utilisent des indicateurs clés de performance (KPIs) spécifiques, et plus d’un tiers mettent en place des modèles de coûts et des outils dédiés. De plus, la majorité (89 %) considère la formation et la sensibilisation comme des moyens efficaces d’améliorer la sécurité, avec 67 % qui recommandent des politiques et des procédures de sécurité renforcées.
Avec l’avancée technologique, les DAF auront moins de tâches chronophages grâce à la digitalisation, permettant ainsi à leurs équipes de se concentrer davantage sur l’analyse et le support stratégique aux activités commerciales.
La RSE pour une performance globale
Dans le domaine de la RSE, les DAF jouent un rôle crucial en intégrant les préoccupations environnementales et sociales dans la gestion financière. L’attention se porte notamment sur la gestion de l’eau (50 %), les conditions de travail (48 %) et l’impact climatique (73 %), faisant de la RSE un levier essentiel de la performance globale. 76 % des interrogées ont intégré des éléments de RSE dans leurs évaluations de performance, 54 % l’ont fait dans leurs processus de prévision et 45 % dans leurs modèles de calcul des coûts.
Pour assurer une transition RSE sans compromettre la viabilité économique, les dirigeants ont identifié plusieurs stratégies clés pour maintenir les marges. Ils envisagent de renforcer les exigences envers les fournisseurs et de négocier des prix d’achat plus bas pour les produits à impact RSE négatif, une approche adoptée par 33 % des répondants. Par ailleurs, 31 % prévoient d’augmenter les prix de vente des produits affectés par les coûts de cette transition. Enfin, 19 % cherchent à intensifier les pressions sur les gouvernements locaux et nationaux afin d’obtenir des subventions soutenant leurs efforts en matière de RSE.
Enfin, l’ancrage local s’accentue, les entreprises cherchant à rationaliser leurs coûts et à optimiser leurs processus dans un souci de durabilité et de proximité. Cette orientation vers le local permettra aux entreprises de mieux répondre aux exigences réglementaires et aux attentes sociales tout en préservant leur compétitivité.
« Dans un monde imprévisible et en perpétuelle mutation, l’accélération technologique, une vision globale de la performance et la résilience des modèles économiques sont trois dimensions de transformation profonde des entreprises que les directions financières doivent prendre en compte pour bâtir l’avenir avec optimisme. » déclare Laurent Morel, Associé Consulting Finance chez PwC.