Lors de l’Aca Insurance Day, le ministre des Finances, Gilles Roth, a présenté des réformes ambitieuses pour pérenniser l’attractivité financière du Luxembourg.
Face à un public de plus de 750 professionnels, Gilles Roth a mis en lumière le 21 novembre dernier la stratégie du gouvernement luxembourgeois mêlant fiscalité, technologie et réglementation pour maintenir la compétitivité de sa place financière. Une stratégie qui mise sur l’innovation et l’adaptabilité pour répondre aux défis mondiaux, tout en garantissant une croissance durable.
Des réformes au service de l’attractivité
Pour renforcer le rôle central du secteur financier, le ministre a détaillé plusieurs mesures phares. La réduction de l’impôt sur les sociétés de 17 % à 16 % dès 2025, qui vise à alléger la pression fiscale sur les entreprises et à attirer davantage d’investissements étrangers. Parallèlement, l’exonération de la taxe d’abonnement sur les fonds négociés en bourse (ETF) gérés activement ambitionne de positionner le Luxembourg comme un pôle attractif pour de nouveaux marchés financiers.
Soucieux de stimuler l’écosystème local, le gouvernement a également introduit des incitations fiscales visant à attirer des talents qualifiés. Une exonération de 50 % sur les salaires bruts, applicable jusqu’à 400 000 euros pour les professionnels qualifiés, répond à une double exigence : répondre aux besoins croissants en compétences spécialisées et renforcer l’attractivité internationale du pays.
Innover pour rester compétitif
Le discours de M. Roth a également insisté sur l’importance de l’innovation pour se démarquer. Il a rappelé la domination du Luxembourg dans les investissements alternatifs, où le pays a accru sa part de marché européenne de 16 % à plus de 60 % en une décennie. Cet élan doit, selon lui, s’étendre à des secteurs émergents comme la finance numérique et les actifs privés.
La blockchain et la tokenisation ont été identifiées comme des leviers essentiels pour l’avenir, avec des applications potentiellement transformantes. Gilles Roth a réaffirmé que le Luxembourg, déjà pionnier en matière de régulation des actifs numériques, doit consolider son rôle de hub européen dans ce domaine.
Réglementation : simplicité et pragmatisme
Mettant en garde contre les risques d’une sur-réglementation, M. Roth a promis un cadre législatif adapté et simplifié. La révision de Solvabilité II, directive visant à garantir que les compagnies d’assurance disposent de fonds suffisants pour couvrir leurs risques et protéger les assurés, prévue pour l’été 2025, et la création d’une autorité de résolution au sein du Commissariat aux Assurances illustrent cette volonté de modernisation. Il a également insisté sur l’importance de la transposer avant fin 2025, tout en préservant les spécificités luxembourgeoises.
Une vision tournée vers l’avenir
Inspiré par le rapport Mario Draghi sur la compétitivité européenne, le ministre a souligné l’importance de combler l’écart d’innovation avec des régions comme les États-Unis et l’Asie. « Innover aujourd’hui, la meilleure assurance pour demain», a conclu Gilles Roth. Une phrase qui résume l’ambition du pays : conjuguer résilience et audace pour demeurer un pilier de la finance mondiale.