Avec l’intensification des catastrophes naturelles causées par le changement climatique, le secteur de l’assurance est en pleine transformation. Pour répondre aux enjeux d’un environnement de plus en plus imprévisible, les assureurs ne peuvent plus se contenter d’analyser les événements passés.
Ils doivent désormais investir dans de nouvelles compétences pour mieux anticiper les risques futurs. Des experts comme Frédéric de Courtois, directeur général adjoint d’Axa, parlent de « poly-crises ». C’est-à-dire une multiplicité de crises corrélées, nécessitant des réponses innovantes et diversifiées.
Actuaires, data scientists et experts en sciences du climat
Traditionnellement, les actuaires jouent un rôle central dans l’assurance, en utilisant les mathématiques et les statistiques pour modéliser les risques. Cependant, face aux nouvelles réalités climatiques, leurs compétences sont complétées par celles de scientifiques spécialisés.
« Le rôle de l’assureur, ça a toujours été historiquement de s’appuyer sur le passé, c’est-à-dire sur l’histoire, sur les données et ça reste évidemment important. Mais aujourd’hui, les changements sont tels qu’on doit regarder vers l’avenir et essayer de prévoir », précise Frédéric de Courtois.
Simon Blaquière, qui dirige le Generali Climate Lab, explique que ce laboratoire, créé en 2015, repose sur une équipe pluridisciplinaire regroupant des actuaires et des data scientists. Mais aussi des hydrologues, hydrauliciens, et cartographes. Ce type de structure vise à mieux comprendre et prévenir les risques climatiques en intégrant diverses expertises pour une analyse plus précise.
L’expertise des météorologues et spécialistes des risques naturels
Les réassureurs sont aussi en première ligne de cette évolution. Munich Re, acteur majeur de la réassurance basé en Allemagne, a embauché son premier météorologue en 1974. Il emploie aujourd’hui environ 30 spécialistes du climat. Ces experts, segmentés par type de risque (tempêtes, séismes, etc.), quantifient et classifient les dangers naturels dans le monde entier.
Tobias Grimm, expert en climat chez Munich Re, souligne l’importance de cette analyse fine : « Nous attribuons un prix à ces risques, qu’il s’agisse d’une éruption volcanique, d’un glissement de terrain, d’une sécheresse ou d’un ouragan. Nous devons classer et quantifier ces risques. Cela constitue la base pour les actuaires, qui intègrent ces informations dans des modèles de risque, et cela va déterminer finalement le prix que le client voit dans son contrat. »
La collaboration pluridisciplinaire, un impératif
Pour Frédéric de Courtois, la collaboration entre ces différentes expertises est devenue essentielle. « Mettre tout le monde autour de la table » permet d’analyser les risques de manière prospective et de concevoir des stratégies plus adaptées.
Ce nouveau modèle de travail encourage une vision plus holistique et collaborative, permettant aux assureurs d’aborder les défis climatiques avec des perspectives variées, de la science des données aux sciences du climat en passant par les sciences sociales.
Une assurance réinventée pour affronter les défis climatiques
Face aux catastrophes naturelles, les assureurs se réinventent en intégrant des talents aux compétences variées et spécialisées. Cette transformation des métiers de l’assurance, où actuaires, météorologues, hydrologues et experts en data science travaillent main dans la main, témoigne d’une volonté d’adaptation profonde.
Pour le secteur, cette évolution représente un moyen de mieux évaluer les risques. Mais aussi une nécessité pour répondre aux besoins d’un monde en plein changement climatique.
Rappel : Talents de l’Assurance 2025 : le capital humain d’abord
« Les talents de l’assurance » un dispositif unique de communication digitale et événementielle consistant à exposer le secteur de l’assurance, ses évolutions, ses marques, ses métiers, et le talent des Femmes et des Hommes, indépendamment de leur rôle, leur âge ou leur parcours professionnel. Pour toutes informations, contactez Emmanuelle Lambijou et cliquez ici.