Au cœur de la transformation du secteur de l’assurance, l’Humain. Ces femmes et ces hommes qui permettent au secteur de l’assurance d’être aux côtés des assurés et de faire face, ensemble, aux nouveaux défis de notre société.
Vovoxx Média a la farouche volonté de parler, au plus grand nombre, de l’attractivité du secteur de l’assurance, de ses métiers, du capital humain et de ses nombreux talents. Nous avons donc créé, cette série de Podcast « H », qui donne la parole à des professionnels.
Pour ce huitième épisode, nous avons échangé avec Béatrice Willems, directrice stratégique et opérationnelle.
Retraitement de l’interview audio
Comment, avec vos mots, définiriez-vous la notion de capital humain ?
Béatrice Willems : Pour moi, le capital humain, c’est l’ensemble des compétences d’une entreprise, qui sont portées par les hommes et les femmes et qui composent leurs équipes.
Selon vous, quel rôle joue ce capital humain dans la performance d’une entreprise ?
Béatrice Willems : On dit souvent qu’une entreprise n’a pas de raison d’être ou d’existence sans client. Je pense que cela est très juste, mais il faut ajouter qu’une entreprise n’a pas de performance, n’a pas non plus d’existence sans son capital humain, sans les hommes et les femmes qui la composent. Cela joue un rôle absolument essentiel dans la performance de l’entreprise.
Pensez-vous que les entreprises du secteur de l’Assurance devraient investir davantage dans le capital humain ?
Béatrice Willems : Je pense que les entreprises du secteur investissent beaucoup dans le capital humain. Elles sont très souvent à la pointe des accords d’entreprise qu’il peut y avoir.
L’Assurance est un secteur qui propose des conditions favorables, à la fois à l’emploi et à l’épanouissement personnel. On se sent souvent bien quand on rentre dans une compagnie d’assurance. En conséquent, je ne sais pas si l’on doit investir plus ou si l’on doit investir mieux, en travaillant davantage sur l’attractivité des talents, sur la rétention de ces talents, mais également sur la manière dont les talents parlent de l’Assurance autour d’eux.
Pour moi, on ne doit pas nécessairement investir davantage, on doit investir mieux et probablement investir de façon différente.
Les jeunes générations ont de nouvelles attentes, comme la flexibilité, l’autonomie ou encore l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. Est-ce que vous pensez que le secteur peut s’adapter ou doit s’adapter à ces nouvelles attentes ?
Béatrice Willems : En tant que dirigeante dans le secteur de l’assurance, je crois qu’il s’y adapte. Nous avons des accords d’entreprise qui sont favorables à ces nouvelles méthodes de travail, qui sont probablement plus respectueux de l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, et puis qui s’adaptent également aux nouvelles technologies et aux nouvelles manières de manager.
Pour moi, le sujet n’est pas de faire, mais probablement, de faire savoir que nous le faisons. Je pense que, nous, dirigeants et managers, on ne l’incarne peut-être pas encore suffisamment, pour que le grand public sache que l’on peut faire de très belles carrières dans l’Assurance, mais également, que c’est vraiment un secteur qui est très adapté à son temps.
Vous parlez de « faire savoir ». Est-ce que la communication et la transparence font partie des principaux défis du secteur ?
Béatrice Willems : C’est un sujet qui n’est pas nouveau. Je travaille depuis 20 ans dans l’Assurance et cela fait autant de temps que l’on dit que le secteur peine à attirer des talents.
Je précise que, selon moi, un talent, est un collaborateur car nous avons tous un talent particulier. Donc, j’emploie le mot « talent », non pas pour parler de quelque chose d’extraordinaire, mais pour décrire cette capacité, qu’on a tous, à savoir bien faire quelque chose. Je pense que les talents, il y en a partout et que tout le monde a du talent.
Donc, cette difficulté que le secteur a à attirer des talents vient d’un problème d’image, effectivement. C’est un sujet qui est encore devant nous, alors que les métiers de l’assurance sont des métiers qui sont très utiles. De façon générale, les collaborateurs de l’assurance se sentent utiles dans leur job. Ce n’est pas pour rien que c’est un secteur qui a un turn-over très faible. Mais cette notion d’utilité est méconnue du public, des jeunes mais aussi des moins jeunes, parce qu’ils ne l’ont pas expérimenté. Ils expérimentent l’assurance par ces produits et malheureusement, on ne se lève pas le samedi en se disant : « Chouette, je vais aller acheter la dernière garantie d’assurance » ou « super, je vais changer d’assurance comme on peut changer de paire de baskets ».
C’est un secteur qui n’est pas attractif parce que ses produits, ses offres – je suis la première à le regretter – ne sont pas attractifs. En tant que client, on se rend compte que l’assurance est utile lorsqu’on a un sinistre, mais l’on ne peut pas souhaiter à tous nos assurés d’avoir des sinistres, parce que ce sont, parfois, dans des conditions dramatiques. Mais tant que l’on n’a pas connu cette situation, on ne change pas d’avis et on se dit « l’assurance, ça sert à rien, ça me coûte de l’argent tous les mois ».
Je crois que c’est par cette notion d’utilité que nous arriverons à nous rendre plus attractifs, et également par la notion d’expérience client. Finalement, l’expérience que nos clients ont avec nous, est chaque mois sur leur relevé de situation.
Je pense que, tant qu’on sera trop loin de nos clients, insuffisamment dans la démonstration de ce qu’on apporte, dans la démonstration de l’utilité et dans l’accompagnement, le sujet de l’attractivité de l’Assurance ne se règlera pas, et en particulier sur les jeunes générations.
Est-ce que vous pensez que ce souci de transparence peut s’appliquer également aux sujets de type RSE, sujets qui touchent particulièrement les jeunes générations ?
Béatrice Willems : Absolument. D’autant plus que l’on assiste, aujourd’hui, à un vrai boom de nouveaux risques, qui sont aussi de nouveaux enjeux pour les assureurs.
Je pense, évidemment, à la transition écologique, à la transition démographique, à la cybersécurité, mais aussi à tous les sujets qui viennent se renforcer autour de la santé… Nous avons un énorme champ pour réconcilier cette notion d’utilité sociétale et cette notion d’assurance, puisque les assureurs sont des acteurs essentiels dans cette transition. D’une part, car ils assurent une partie des risques et, d’autre part, car ils vont investir massivement dans des entreprises et compétences vertes.
Les nouvelles générations portent probablement plus ce sujet de par la proximité avec le risque, mais les anciennes générations sont également très soucieuses de de ces nouveaux risques. Donc, il y a un champ d’opportunités pour les assureurs de transformer leur image auprès du public.
Pour conclure, est-ce que vous auriez des suggestions ou recommandations à faire aux professionnels du secteur en matière de gestion de capital humain et de recherche de nouveaux talents ?
Béatrice Willems : En tant que dirigeante dans l’Assurance, je pense qu’il y a un levier qui est l’ouverture et la non reproduction systématique des schémas.
L’Assurance offre énormément d’avantages et de possibilités de carrière mais c’est un secteur trop renfermé sur lui-même, qui ne travaille pas suffisamment avec d’autres secteurs d’activité probablement plus attractifs. C’est simplement la force de l’habitude. Or, ces nouveaux risques et ces nouvelles opportunités liées à l’expérience client, avec les nouvelles technologies, le digital ou encore l’IA, nous poussent à aller travailler en partenariat très étroit, stratégique ou industriel, avec des secteurs d’activité plus attractifs qui nous apprennent cette ouverture.
Notamment, au niveau managérial : nous recrutons souvent des clones. C’est cette capacité à aller recruter d’autres types de talents venant d’autres secteurs d’activité qui pourrait être un levier pour faire changer les choses sur ces sujets de l’attractivité, de la fidélisation des talents et du capital humain.
Je voudrais revenir sur une idée de Franck Levallois, Directeur général de France Assureur, qui a été développée à la soirée des Talents de l’Assurance : « On porte tous, nous qui étions dans la salle, la responsabilité de faire en sorte que cette image de l’assureur change. Et, parce que cette image va changer, on sera un secteur plus attractif, qui permettra à plus de personnes de mieux nous connaître, d’une part, mais également de pouvoir apporter ce qu’elle peut dans nos entreprises. » Donc, soyons tous responsable, portons en nous cette nécessité à faire bouger les lignes, parce que cette responsabilité est importante individuellement mais également collectivement : comme au rugby, on arrivera à pousser et à transformer l’essai.
La saga de podcast H est réalisée, par Vovoxx Média, dans le cadre du dispositif des Talents de l’Assurance