À l’occasion de la Semaine de la Finance Solidaire, qui s’est tenu du 11 au 17 novembre 2024, France Active et FAIR, en collaboration avec OpinionWay, ont révélé les résultats de leur baromètre « Les Français et l’épargne solidaire ».
Cette étude met en lumière les comportements des épargnants dans un contexte économique complexe, partagé entre un engouement pour les projets solidaires et une recherche de sécurité financière.
Une volonté d’épargner, mais un manque d’information
Dans un environnement incertain, les Français semblent vouloir renforcer leurs efforts d’épargne. En 2025, 55 % des personnes interrogées envisagent d’augmenter ou de maintenir leur épargne, avec une hausse marquée de 9 points par rapport à l’année précédente. Chez les jeunes, notamment les 18-24 ans, cet intérêt est encore plus prononcé, soulignant une sensibilisation accrue à l’importance de l’épargne.
Cependant, malgré cet engouement, 70 % des Français avouent manquer d’informations sur l’épargne solidaire, qu’il s’agisse de sa rentabilité, de ses mécanismes ou des projets qu’elle soutient. Cette lacune freine leur engagement, malgré l’intérêt croissant pour des solutions alliant impact social et sécurité financière.
Sécurité financière vs impact sociétal : des priorités en mutation
Le baromètre révèle un arbitrage difficile entre la sécurité de l’épargne et la contribution à des projets solidaires. Alors que 33 % des épargnants priorisent la disponibilité de leurs fonds et 29 % la sécurité du capital, seuls 12 % placent l’impact social et écologique en tête de leurs critères. Les craintes économiques actuelles influencent ces choix, même si une partie significative de la population, notamment les 25-34 ans, continue de manifester un intérêt pour l’épargne à finalité solidaire.
Des projets de transition écologique en tête
Parmi les projets solidaires que les Français sont prêts à soutenir, la transition écologique reste la priorité pour 31 % d’entre eux. Le lien social et la création d’emplois viennent ensuite, avec respectivement 19 % et 16 % des répondants souhaitant flécher leur épargne dans ces directions. Un nombre croissant de Français (24 %) se déclarent même prêts à ne pas fixer d’horizon de rentabilité, tant que leur épargne contribue à une cause solidaire.
Un appel à l’action pour les acteurs financiers
Denis Dementhon, Directeur Général de France Active, souligne la nécessité d’un accompagnement renforcé pour permettre aux Français de devenir de véritables acteurs de l’épargne solidaire. « Ces résultats montrent l’importance de mieux informer le public sur l’impact de leur épargne », déclare-t-il. Patrick Sapy, Directeur général de FAIR, insiste également sur l’accessibilité et la diversité des produits d’épargne solidaire, adaptés à chaque profil d’investisseur.
Un impact concret sur l’économie sociale et solidaire
La finance solidaire a démontré son efficacité, avec 30,2 milliards d’euros d’encours en 2023, ayant permis de soutenir 1 470 projets à impact social et environnemental. Le label Finansol, créé en 1997, aide les épargnants à identifier ces placements, qui ont déjà financé plus de 13 400 entreprises et associations depuis l’adoption de la loi sur l’ESS (Économie Sociale et Solidaire).
Pour les professionnels de l’assurance et de la finance, ces résultats offrent des perspectives intéressantes sur l’importance de la transparence et de l’éducation financière pour favoriser une épargne responsable, capable de répondre aux attentes croissantes des consommateurs en matière de durabilité et de sécurité.