Face au désengagement croissant, les managers tentent d’inverser la tendance et de fidéliser leurs collaborateurs. Mais existe-t-il une réelle solution pour entretenir l’implication de ses salariés ?
Le désengagement des salariés est devenu un enjeu majeur pour les entreprises à l’échelle mondiale. Selon une étude menée par Ipsos, 53 % des salariés français se déclarent désengagés. Ce phénomène est amplifié par quatre années marquées par des tensions et crises qui ont traversé le pays, des défis à relever tant au niveau individuel qu’au niveau de l’entreprise, qui attend de plus en plus de ses collaborateurs. Si 88 % des salariés considèrent que la qualité de vie au travail (QVT) est importante pour eux, 48 % estiment qu’elle n’est pas prise en compte par leur employeur, et 13 % des absences au travail sont dues à un burn-out (Le baromètre de l’Absentéisme et de l’Engagement AYMING – AG2RLA MONDIALE).
Selon une étude menée par Gallup, ce désengagement coûterait 7 milliards d’euros au niveau global.
Le désengagement : un problème multifactoriel
Le désengagement des salariés ne se limite pas à un simple manque d’intérêt pour leur travail. Un des principaux facteurs de désengagement est l’absence de cohérence entre les valeurs de l’entreprise et celles des employés. Une enquête de Eagle Hill’s New Workplace Culture Survey a montré que 77 % des travailleurs sont plus motivés et plus performants lorsque la culture de leur entreprise correspond à leurs valeurs. Ainsi, lorsque les collaborateurs ne perçoivent pas que leurs aspirations personnelles et professionnelles s’alignent avec les objectifs de l’entreprise, cela crée un fossé difficile à combler. Selon une étude menée par Gallup, 43 % des salariés désengagés citent le manque de reconnaissance comme une cause principale de leur détachement.
Le désengagement s’accompagne souvent d’une baisse de la productivité individuelle et collective, dans un contexte où le présentéisme en entreprise gagne également du terrain. En outre, les employés désengagés génèrent un taux d’absentéisme plus élevé et un turnover plus important, pouvant coûter jusqu’à trois mois de salaire.
L’impact du désengagement sur les profits et le bien-être des salariés
Le désengagement des salariés a des répercussions bien plus larges, affectant à la fois les résultats financiers de l’entreprise et le bien-être des collaborateurs. Lorsque les salariés se sentent mal compris, non reconnus ou insuffisamment soutenus, cela peut avoir des conséquences graves pour leur santé mentale et physique. Le stress, l’anxiété, et, dans les cas les plus extrêmes, le burn-out, sont des résultats fréquemment observés parmi les employés désengagés. Les études montrent que le manque de soutien émotionnel et de reconnaissance au sein de l’entreprise peut mener à un épuisement professionnel.
Selon une étude de Gallup, les entreprises qui mettent en place une politique active de communication interne et de QVT voient une augmentation significative de l’engagement des salariés, avec un impact direct sur leur productivité. En effet, selon l’étude du Groupe APICIL et du cabinet MOZART Consulting, le coût moyen du désengagement et du mal-être au travail est de 14 310 € par an et par employé, en prenant en compte l’absentéisme, la perte de productivité et le turnover. Et ce chiffre ne fait qu’augmenter, avec une hausse de 22 % des démissions entre 2019 et 2021. Ce phénomène est devenu très coûteux pour l’entreprise, car le coût d’un départ est estimé à trois mois de salaire, selon une étude de CEBR de 2018.
Outre les pertes financières, le désengagement a un impact direct sur le bien-être des employés. Lorsque la sécurité et la santé des salariés ne sont pas suffisamment prises en compte, cela peut se manifester par des problèmes de santé mentale graves, comme le burn-out. Lorsque des programmes permettent l’amélioration de la QVT au travail, 66 % des employés se considèrent en bonne santé et 73 % heureux dans leur vie. Ces données démontrent un réel retour sur investissement, tant en termes de prévention, qu’en ce qui concerne la place du travail dans nos vies.
À mesure que le marché du travail évolue et que les métiers se transforment, une pression accrue s’exerce sur les salariés, ce qui accentue le besoin d’une amélioration continue de la QVT au travail.
