Le baromètre QBE, publié le 30 octobre 2024, révèle que, malgré ses promesses de productivité, l’intelligence artificielle (IA) suscite des opinions partagées parmi les entreprises françaises.
En effet, selon le 8ème baromètre de la gestion des risques des PME et ETI, 37 % des entreprises estiment que l’IA pourrait effectivement renforcer leur productivité. Une proportion qui atteint 50 % parmi les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Cependant, cette adoption reste prudente en raison des risques associés à cette technologie émergente.
L’IA, entre opportunité de croissance et source de risques
Bien que perçue comme un potentiel moteur de croissance, l’intelligence artificielle est également source d’inquiétudes pour 83 % des entreprises interrogées. Les principaux risques identifiés concernent la cybersécurité, avec près de la moitié des entreprises (49 %) citant ce point comme une menace prioritaire. En effet, l’utilisation de l’IA expose les organisations à divers dangers : logiciels malveillants, piratages, et vols de données, autant de menaces qui pourraient affecter leur trésorerie et leur image.
En outre, 28 % des dirigeants s’inquiètent des risques pour la confidentialité des données clients et 28 % évoquent les risques de plagiat ou d’atteinte à la propriété intellectuelle. Cette perception des risques freine l’adoption de l’IA. Car 81 % des entreprises n’ont pas encore intégré cette technologie dans leurs processus.
Les usages actuels de l’IA en entreprise
Parmi les 19 % d’entreprises qui ont intégré l’IA dans leurs processus, les usages sont variés. La moitié de ces entreprises a mis en place des outils ou logiciels basés sur l’IA. Tandis que 47 % ont automatisé certaines tâches pour améliorer leurs processus opérationnels. De plus, 42 % ont investi dans la formation de leurs collaborateurs à l’utilisation de cette technologie.
Cependant, cette adoption n’est pas sans conséquences sur l’emploi. 12 % des entreprises ayant recours à l’IA ont réduit leurs effectifs. Un phénomène particulièrement marqué dans le secteur de la construction (34 %), où l’IA facilite la planification, la maintenance prédictive et le contrôle qualité.
Le contexte politique : une autre source de préoccupation
Au-delà des perspectives offertes par l’IA, le baromètre QBE souligne que le contexte politique reste une préoccupation majeure pour les entreprises françaises, avec 72 % des dirigeants qui placent l’instabilité politique nationale en tête de leurs inquiétudes. Bien que la guerre en Ukraine impacte fortement les entreprises industrielles et du secteur de la construction (66 %), 85 % des dirigeants expriment des craintes liées aux récentes évolutions politiques françaises.
Parmi les impacts redoutés, 68 % craignent une dégradation des conditions économiques, 58 % s’inquiètent d’une instabilité réglementaire et fiscale, tandis que 40 % redoutent une réduction des aides publiques, un facteur de risque particulièrement sensible pour les grandes entreprises (57 %).
L’IA en entreprise : entre promesses et prudence
L’étude OpinionWay – QBE met en lumière l’attitude ambivalente des entreprises françaises face à l’intelligence artificielle : perçue comme un levier de productivité pour certaines, elle demeure un facteur de risque important pour d’autres. Notamment en raison des enjeux de cybersécurité et de protection des données.
Ainsi, dans un contexte où les inquiétudes politiques et économiques prennent également de l’ampleur, l’IA représente pour les entreprises un équilibre délicat entre innovation et prudence.