Allianz Trade, spécialiste de l’assurance-crédit, prévoit une augmentation des défaillances d’entreprises à hauteur de 11% en 2024, marquant une nouvelle étape critique pour l’économie mondiale. Une hausse modérée est attendue en 2025, avant une stabilisation prévue en 2026.
Une montée inquiétante des défaillances à travers le globe
Selon le dernier rapport d’Allianz Trade, la dynamique mondiale des défaillances d’entreprises continue de s’aggraver. En 2024, le nombre de défaillances devrait augmenter de 11 %, touchant plus de la moitié du PIB mondial. Cette tendance est alimentée par des conditions de financement inégales, une demande mondiale affaiblie et des tensions géopolitiques persistantes. En 2025, une nouvelle hausse de 2 % est attendue avant une stabilisation à des niveaux historiquement élevés en 2026.
Les secteurs les plus touchés sont le commerce de détail, la construction et les services, tant en termes de fréquence des défaillances que de leur gravité. De plus, les grandes faillites ont atteint des niveaux records, particulièrement en Europe de l’Ouest, ce qui menace directement l’emploi dans des régions comme l’Europe et l’Amérique du Nord.
La France face à un nouveau record de défaillances en 2024
En France, le nombre de défaillances devrait atteindre un record historique en 2024, avec environ 67 000 entreprises touchées. Cela représente une augmentation de 22 % par rapport à la période pré-pandémique (2016-2019). Cette hausse marquée résulte d’un effet de rattrapage post-Covid, combiné à des difficultés économiques persistantes. Certains secteurs, tels que le transport, la restauration, l’immobilier et les services, sont particulièrement vulnérables.
Selon Maxime Lemerle, responsable des recherches sur les défaillances chez Allianz Trade, une légère diminution du nombre de défaillances pourrait être observée en 2025, avec environ 60 000 cas attendus grâce à un léger assouplissement des conditions de crédit induit par la Banque centrale européenne (BCE).
Un impact majeur sur l’emploi mondial
Les conséquences économiques de cette vague de défaillances sont également préoccupantes en termes d’emploi. D’ici 2025, plus de 1,6 million d’emplois pourraient être menacés en Europe et en Amérique du Nord, représentant 8 % du nombre total de chômeurs. Les secteurs les plus touchés seront la construction, le commerce de détail et les services, où les risques de licenciement et de restructuration sont élevés.
Le rôle de l’assouplissement monétaire dans la réduction des défaillances
L’assouplissement progressif des politiques monétaires, avec une baisse de 2 points de pourcentage des taux d’intérêt d’ici à septembre 2025, pourrait aider à réduire la pression sur les entreprises. En améliorant les marges de rentabilité, cet assouplissement pourrait freiner la hausse des défaillances de 4 points en France et aux États-Unis. Toutefois, cette baisse ne suffira pas à compenser pleinement la hausse des défaillances attendue, en particulier dans les secteurs les plus fragilisés.