En 2024, la relation des employés avec le travail reste un défi majeur à l’échelle mondiale. C’est ce que révèle l’étude « Work Relationship Index 2024« , menée par Edelman Data & Intelligence (DXI) pour le compte de HP, qui met en lumière les difficultés persistantes à se sentir en harmonie avec son travail.
Les résultats montrent que la relation au travail, bien qu’elle progresse légèrement, reste largement insatisfaisante pour une majorité d’employés.
Cette enquête a été réalisée dans 12 pays, dont la France, et a interrogé 15 600 personnes, parmi lesquelles 12 000 « knowledge workers », 2 400 décideurs informatiques et 1 200 chefs d’entreprise. Les knowledge workers sont des travailleurs qui mobilisent principalement leurs facultés cognitives, relationnelles, communicatives, en collaboration avec d’autres travailleurs et/ou avec des machines dans le cadre de leur activité professionnelle.
La relation au travail : des chiffres peu encourageants
En France, seuls 21 % des employés déclarent entretenir une bonne relation avec leur travail, un chiffre identique à celui de 2023. À l’échelle mondiale, la situation n’est guère meilleure avec une très légère hausse de 27 % à 28 % sur la même période.
Cette stagnation met en évidence les difficultés des entreprises à améliorer l’expérience de travail de leurs collaborateurs, malgré les transformations économiques et technologiques.
Des attentes de personnalisation et de soutien des dirigeants
L’étude révèle que la personnalisation des expériences de travail est perçue comme un levier majeur pour améliorer la relation au travail. En France, 61 % des knowledge workers et 76 % des dirigeants recherchent un environnement de travail plus adapté à leurs besoins individuels. Ces attentes concernent notamment l’équilibre vie personnelle et professionnelle, le bien-être global (mental, physique, émotionnel), ainsi que la reconnaissance des préférences et du style de travail de chaque employé.
Les dirigeants sont également appelés à faire preuve d’empathie, un facteur clé selon 73 % des knowledge workers français (78 % dans le monde). Pourtant, seuls 19 % de ces travailleurs déclarent observer cette qualité chez leurs supérieurs, un écart frappant qui met en lumière une déconnexion entre les attentes des employés et la réalité des pratiques managériales.
L’impact de l’IA sur la productivité et l’engagement des travailleurs
L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus central dans l’évolution du monde du travail. En France, l’utilisation de l’IA chez les knowledge workers a bondi de 33 % en 2023 à 53 % en 2024, montrant une adoption rapide de cette technologie. Les bénéfices perçus sont clairs : 73 % des utilisateurs affirment que l’IA facilite leur travail, tandis que 60 % estiment qu’elle contribue à améliorer leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
De plus, 58 % des utilisateurs d’IA en France pensent que cette technologie peut accélérer leur carrière.
Cependant, l’intégration de l’IA n’est pas sans défis. Un tiers (36 %) des travailleurs qui utilisent l’IA estiment que leur entreprise ne propose pas de formation adéquate pour garantir une utilisation optimale. Ce manque de soutien freine l’adoption de l’IA et limite son impact potentiel sur la productivité et l’engagement des employés.
Les enjeux de la flexibilité et de l’accès aux technologies
L’étude souligne également l’importance de la flexibilité au travail. Sept employés sur dix souhaitent pouvoir choisir leurs horaires selon leurs impératifs personnels, reflétant une forte demande pour une meilleure conciliation entre vie personnelle et professionnelle.
En parallèle, 72 % des répondants estiment qu’il est crucial d’avoir accès aux technologies adaptées à leur mode de travail, mettant en avant l’importance d’un environnement technologique performant et personnalisé.
Relation au travail : des progrès, mais des défis persistants
Ainsi, en France comme ailleurs, les attentes envers les dirigeants, la nécessité de personnaliser l’expérience de travail, et l’intégration croissante de l’IA sont autant de défis à relever pour améliorer cette relation.
Si des progrès ont été réalisés, la route est encore longue pour parvenir à un équilibre durable entre les attentes des employés et les réalités d’un monde du travail en pleine transformation.