La Caisse centrale de réassurance (CCR) déploie un outil afin de garantir une couverture adaptée face aux risques climatiques croissants.
La création d’un Observatoire de l’assurabilité est une initiative qui s’inscrit dans un contexte de crise, face à l’augmentation des catastrophes naturelles en France. Les récentes inondations ont rappelé la vulnérabilité des territoires face aux risques climatiques, et certains assureurs se retirent de la couverture certaines zones, rendant l’accès à l’assurance plus difficile pour de nombreux habitants.
La CCR, missionnée cet été par le gouvernement, a mis en place l’Observatoire de l’assurabilité qui a pour objectif de cartographier les pratiques des assureurs dans les zones à risque, notamment celles confrontées à des catastrophes naturelles. En identifiant les acteurs présents sur ces territoires, la CCR souhaite s’assurer que toutes les compagnies d’assurance participent à la mutualisation, garantissant ainsi une couverture équitable pour les assurés.
Cette démarche vise à exercer une pression sur le secteur, puisque les informations pourront être transmises à l’État, qui pourra appliquer des sanctions si nécessaire. La CCR pourra également moduler ses commissionnements et ses remboursements afin d’encourager les assureurs à adopter des pratiques responsables.
La création de cet observatoire intervient aussi dans un contexte où la CCR fait évoluer la tarification de ses traités de réassurance, incluant désormais un nouveau critère de remboursement : la présence des assureurs dans les zones à risque. Cette révision pourrait également permettre à la CCR de faire face aux défis financiers importants. En effet en 2023, elle a enregistré une perte de 112 millions d’euros, les sinistres ayant dépassé les primes perçues dans le cadre du régime des catastrophes naturelles, ce qu’il souligne la nécessité d’une réponse collective. Selon une étude Elabe commandée par la CCR, 65 % des Français sont conscients des défis économiques auxquels le secteur de l’assurance fait face pour préserver l’assurabilité face au changement climatique.