Les défaillances d’entreprises en France continuent de grimper en 2024, avec un nombre impressionnant d’entreprises en difficulté.
Cette situation met en évidence les défis persistants auxquels sont confrontées les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), alors que le pays tente de surmonter les effets du « quoi qu’il en coûte ». BPCE L’Observatoire présente un bilan des défaillances sur les 12 derniers mois, révélant des tendances préoccupantes pour l’économie française.
Un contexte économique toujours difficile pour les entreprises
En dépit d’une amélioration de l’emploi salarié privé et d’un rebond du pouvoir d’achat des ménages, l’économie française reste fragile. En septembre 2024, l’inflation annuelle a ralenti à 1,2 %, contre 4,9 % un an plus tôt, offrant un répit aux ménages. Cependant, certaines difficultés persistent, notamment en ce qui concerne l’accès au financement pour les entreprises. Bien que les taux de marge moyen des entreprises restent relativement stables à 31 %, ils sont plus faibles pour les PME, particulièrement dans les secteurs de la construction et des services aux ménages.
Les entreprises, en particulier les PME, continuent de se concentrer sur la consolidation de leur situation financière. Le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) reste une priorité pour nombre d’entre elles, bien que seules 2,4 % des PME craignent de ne pas pouvoir honorer cette obligation. Néanmoins, l’environnement économique difficile, marqué par des taux d’intérêt élevés et des finances publiques tendues, limite les perspectives de croissance pour de nombreux secteurs.
Les PME-ETI particulièrement touchées par la hausse des défaillances
Les défaillances d’entreprises ont enregistré une augmentation significative au cours de l’année 2024. BPCE L’Observatoire a comptabilisé 64 427 défaillances sur les 12 derniers mois, un chiffre en hausse de 24 % par rapport à 2019. Ce phénomène n’est pas simplement dû à la crise actuelle, mais plutôt à un rattrapage des défaillances évitées grâce aux mesures de soutien adoptées pendant la pandémie de COVID-19.
Pour les PME et les ETI, ce rattrapage est particulièrement frappant. Toutes les défaillances qui avaient été évitées entre 2020 et 2022 se sont concrétisées en 2023-2024. Les PME-ETI affichent un taux de défaillance 57 % supérieur à celui de 2019, un signe inquiétant pour l’économie. En effet, sur les 12 derniers mois, 5 349 PME-ETI ont fait faillite, contre 3 400 en 2019. Les plus petites entreprises, notamment celles employant entre 3 et 9 salariés, ont également vu leurs défaillances augmenter de 32 %.
Des secteurs et des régions particulièrement vulnérables
Certaines régions de France sont plus exposées que d’autres à cette vague de défaillances. Les régions du quart Sud-Ouest, comme Midi-Pyrénées et Aquitaine, ainsi que l’Île-de-France et Rhône-Alpes, enregistrent des taux de défaillances particulièrement élevés. À l’inverse, des régions économiquement moins dynamiques, telles que la Lorraine et le Limousin, semblent moins touchées.
Au niveau sectoriel, les activités financières et d’assurance, notamment les courtiers et les conseillers, connaissent un niveau de défaillances record. Les secteurs des transports routiers de marchandises, de l’immobilier et du conseil en ingénierie figurent également parmi les plus sinistrés. À l’inverse, les secteurs des activités récréatives, des transports non routiers et de l’hébergement sont plus résilients face à la crise actuelle.
Perspectives pour 2024 : vers un niveau record de défaillances
BPCE L’Observatoire prévoit environ 65 000 défaillances d’entreprises en 2024, ce qui constituerait le niveau le plus élevé des 15 dernières années. Si la situation semble se stabiliser pour les PME et les ETI, les petites entreprises et les microentreprises continuent de connaître une accélération des défaillances. Les emplois menacés restent également à un niveau élevé, avec environ 250 000 postes en danger sur l’ensemble de l’année.