La protection sociale des travailleurs non-salariés (TNS) est une préoccupation majeure pour de nombreux entrepreneurs. Qu’il s’agisse de dirigeants de TPE ou d’indépendants, la question de la prévoyance face à un arrêt de travail ou à la retraite reste floue et complexe.
Pour répondre à ces inquiétudes, Swiss Life France et Lilycare ont élaboré le premier indice de vulnérabilité, une initiative inédite qui met en lumière le sentiment d’insécurité ressenti par ces professionnels. L’étude menée par OpinionWay révèle des résultats préoccupants, avec une majorité de travailleurs non-salariés qui se disent vulnérables face aux enjeux de protection sociale.
Un sentiment de vulnérabilité omniprésent chez TNS
Le sentiment de vulnérabilité est largement partagé parmi les travailleurs non-salariés. Ainsi, 87 % des dirigeants de TPE et 84 % des indépendants expriment une impression de fragilité face aux aléas de la vie, que ce soit en matière de santé, de retraite ou de protection sociale. Cette situation est exacerbée par la méconnaissance des dispositifs de protection sociale, un domaine perçu comme une « boîte noire » pour beaucoup. En effet, 83 % des dirigeants de TPE et 76 % des indépendants se disent spécifiquement vulnérables concernant leur couverture sociale.
L’étude révèle également que cette perception de vulnérabilité est particulièrement forte chez les jeunes entrepreneurs. Parmi les moins de 40 ans, 93 % des dirigeants de TPE et 80 % des indépendants se sentent démunis face à leur protection sociale. La crainte de la perte de revenus à la retraite est également un facteur majeur d’insécurité, ressenti par 80 % des dirigeants et 78 % des indépendants. De plus, 84 % des répondants estiment que leur protection sociale est moins avantageuse que celle des salariés.
« Le sentiment de vulnérabilité qui ressort de cette étude est écrasant. Il est particulièrement frappant de voir que c’est le cas pour tous les travailleurs non-salariés, peu importe leur profil. Qu’ils soient à la tête d’une TPE ou qu’ils travaillent en indépendants, qu’ils aient été déjà confrontés à des difficultés de prise en charge ou non, ils se sentent massivement désavantagés en matière de protection sociale. L’idée qu’ils seraient lésés par rapport aux travailleurs salariés est largement partagée. Pourtant, les TNS représentent plus de 10 % des actifs, c’est considérable. D’évidence, il y a un enjeu de pédagogie important pour enrayer cette situation. » déclare Éléonore Quarré, responsable des études Société – Pôle Opinion chez OpinionWay
Une couverture insuffisante face aux risques professionnels
La faible adhésion des TNS à des contrats de prévoyance et de retraite complémentaire témoigne de leur vulnérabilité. Selon l’étude, seuls 59 % des dirigeants de TPE et 45 % des indépendants ont souscrit un contrat de prévoyance, tandis qu’à peine 33 % des indépendants et 49 % des dirigeants ont souscrit un contrat de retraite supplémentaire. Cette carence de couverture se traduit par une prise en charge insuffisante lors d’événements majeurs comme l’arrêt de travail, l’invalidité ou le décès.
L’indice de vulnérabilité révèle que 60 % des dirigeants et 55 % des indépendants ayant déjà subi un arrêt de travail ont rencontré des difficultés pour leur prise en charge. Ce chiffre reflète un manque de préparation et une méconnaissance des solutions adaptées aux risques encourus. En conséquence, 77 % des dirigeants de TPE et 74 % des indépendants craignent un arrêt de travail de longue durée, un sentiment qui les pousse à éviter certaines activités à risque. Près de 60 % des dirigeants de TPE et 45 % des indépendants limitent ainsi leurs activités pour réduire les risques d’arrêts de travail prolongés.
En ce qui concerne le niveau de couverture, les résultats sont tout aussi alarmants. Près de 90 % des travailleurs non-salariés estiment que leur couverture actuelle est insuffisante pour les protéger efficacement en cas d’arrêt de travail (81 % des dirigeants et 83 % des indépendants), d’invalidité (76 % des dirigeants et 81 % des indépendants) ou de décès (76 % des dirigeants et 82 % des indépendants). Ce déficit de protection expose les TNS à des risques majeurs, tant au niveau personnel que professionnel.
Des freins à une protection sociale efficace
L’une des principales causes de cette vulnérabilité réside dans la méconnaissance des travailleurs non-salariés des dispositifs de protection sociale. À peine 48 % des dirigeants et 44 % des indépendants déclarent se sentir bien informés sur leurs droits en matière de protection sociale. Ce manque d’information est renforcé par la complexité du sujet, qui rend difficile l’appropriation des enjeux pour une majorité de travailleurs indépendants. Ainsi, 78 % des dirigeants et 69 % des indépendants admettent avoir du mal à maîtriser ces questions.
Face à ce constat, il existe une demande croissante d’informations sur les solutions disponibles en matière de santé, de prévoyance et de retraite. Selon l’étude, 78 % des dirigeants de TPE expriment un intérêt pour mieux comprendre les enjeux de la protection sociale, contre 69 % des indépendants. Les indépendants sont également moins nombreux à vouloir bénéficier d’informations sur les couvertures possibles en santé et prévoyance (64 %) et sur les dispositifs de retraite supplémentaire (64 %), en comparaison avec les dirigeants de TPE, qui affichent des pourcentages respectifs de 75 % et 75 %.
« Cette étude met en lumière les domaines où les travailleurs non-salariés sont les plus vulnérables en matière de protection sociale. L’indice de vulnérabilité de la protection sociale des TNS est un outil essentiel pour informer, protéger et améliorer leur situation. S’ils sont mieux sensibilisés à leur propre protection, ils pourront prendre des mesures pour améliorer leur couverture. Protéger les entrepreneurs, c’est protéger la société. » insiste Sonia Elmlinger, directrice générale de Social Care Consulting et de Lilycare.fr
Vers une meilleure prise en charge des travailleurs non-salariés
L’indice de vulnérabilité élaboré par Swiss Life France et Lilycare révèle une situation préoccupante pour les travailleurs non-salariés en France. Qu’ils soient dirigeants de TPE ou indépendants, ces professionnels se sentent largement vulnérables face aux aléas de la vie, notamment en matière de protection sociale. Cette vulnérabilité est aggravée par une méconnaissance des dispositifs de prévoyance et de retraite, ainsi que par une couverture jugée insuffisante pour faire face aux risques majeurs tels que l’arrêt de travail, l’invalidité ou le décès.
Pour remédier à cette situation, il est essentiel de renforcer l’information et la sensibilisation des travailleurs non-salariés sur les enjeux de la protection sociale. Cela passe par un accompagnement personnalisé et la mise en place de solutions adaptées à leurs besoins spécifiques, qu’il s’agisse de prévoyance, de retraite complémentaire ou de couverture santé. Les entrepreneurs doivent prendre conscience de l’importance de se prémunir contre les risques inhérents à leur statut, afin d’assurer la pérennité de leur activité et de protéger leur avenir.
« Les résultats de cette étude révèlent la forte vulnérabilité des TNS (incluant les dirigeants d’entreprise et les indépendants). Pour nous assureurs, l’enjeu principal réside en un accompagnement personnalisé pour répondre à leurs besoins spécifiques : l’offre de prévoyance proposée doit être, de facto, réellement modulable. De plus, nous devons redoubler d’effort de pédagogie auprès de cette cible y compris dans le cadre de la préparation de leur retraite. Dans ce contexte, je suis convaincu que Swiss Life, de par la qualité reconnue de son offre, associée à l’expertise de ses réseaux orientés vers le conseil, dispose de réels atouts pour répondre à leurs attentes. Notre ambition, en nous positionnant résolument du côté des entrepreneurs, est de construire, avec eux, leur confiance financière afin qu’ils puissent vivre en toute liberté de choix. » Conclut Pierre François, directeur général de SwissLife Prévoyance et Santé.