Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoit de nouvelles économies pour réduire le déficit de l’Assurance Maladie. Les mutuelles devront supporter près de 20 % de ces économies, ce qui pourrait avoir un impact direct sur les cotisations des Français.
Des mutuelles de plus en plus sollicitées
À partir du 1er novembre 2024, le tarif des consultations médicales passera à 30 euros, augmentant de 60 % la part des dépenses prises en charge par les complémentaires santé. Cette mesure représente un transfert important de coûts vers les mutuelles, qui devront financer 12 euros par consultation, contre 7,5 euros auparavant. En tant qu’organismes à but non lucratif avec des marges limitées, les mutuelles devront répercuter cette augmentation sur les cotisations des assurés.
Cette situation pourrait toucher particulièrement les populations les plus vulnérables, notamment les seniors et les personnes atteintes d’affections de longue durée (ALD), qui consultent plus fréquemment des professionnels de santé. De plus, la réduction du plafond des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie, de 1,8 à 1,4 Smic, augmentera la charge des organismes de prévoyance.
Un système de santé à réformer
En 2023, un transfert similaire avait déjà eu lieu avec le passage du ticket modérateur de 30 % à 40 % pour les soins dentaires, créant un précédent inquiétant. Ces transferts de dépenses ne résolvent pas les problèmes structurels du système de protection sociale. La dépense de santé nationale continue de croître deux fois plus vite que la richesse nationale, atteignant 315 milliards d’euros. La logique de vase communicant entre les dépenses publiques et privées n’est pas une solution durable.
Pour maîtriser ces coûts, il est impératif que les prochains débats parlementaires se concentrent sur l’amélioration de l’efficience du système de santé. Cela inclut des investissements massifs dans la prévention pour réduire le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques.
Vers une réforme globale
Au lieu de se limiter à des ajustements budgétaires ponctuels, une réforme à long terme, basée sur une vision pluriannuelle, est nécessaire pour offrir plus de visibilité aux acteurs du secteur et améliorer la protection des assurés sociaux. Cette réforme doit être coconstruite avec l’ensemble des parties prenantes : professionnels de santé, patients, Assurance Maladie, organismes complémentaires et partenaires sociaux.
Source : Communiqué de presse de la Mutualité française