Bilan de santé prédicitif : une réponse à l’absentéisme

Selon une enquête menée par Ipsos pour Predilife, l’absentéisme de longue durée a connu une croissance de 31 % en cinq ans, questionnant le rôle de l’entreprise.

Predilife dévoilait, il y a quelques temps, les résultats de son étude Ipsos menée auprès de 1 500 salariés âgés de 18 à 65 ans sur les nouvelles attentes en matière de santé et de bien-être. Cette enquête sur l’absentéisme a mis en valeur qu’elles étaient dirigées vers la fidélité des salariés et leur choix initial d’un employeur.

Bien-être et santé : des attentes affirmées dans un environnement professionnel surmené

Les salariés évoluent dans un environnement où le stress devient omniprésent. 93 % d’entre eux disent en ressentir au quotidien, un chiffre révélateur d’un mal-être généralisé. Cette pression se traduit également par un manque de motivation : seuls 44 % des salariés se sentent bien et motivés dans leur travail. À ces difficultés s’ajoutent l’impact du télétravail, désormais adopté par près de la moitié des interrogés. Bien qu’il offre une certaine flexibilité, il contribue aussi à brouiller la frontière entre vie professionnelle et personnelle, notamment en augmentant l’amplitude horaire de travail, un phénomène observé par 56 % des salariés en moyenne, et par 65 % chez les 18-34 ans.

En parallèle, avec notamment le report de l’âge de départ à la retraite, 81 % des salariés estiment que l’allongement de la durée de travail représente un risque réel pour leur santé. Cette préoccupation est particulièrement marquée dans un environnement où l’on demande aux collaborateurs de rester performants sur une durée plus longue.

Les entreprises, actrices légitimes mais encore en retrait dans la prévention de la santé

Pour répondre à ces préoccupations, les salariés souhaitent que leurs entreprises prennent des mesures concrètes. 91 % des employés réclament des initiatives pour maintenir leur motivation, ajuster les conditions de travail, veiller à leur bien-être, et garantir leur santé. Cependant, ils sont encore peu nombreux, 6 % seulement, à observer des actions tangibles de la part de leurs employeurs. Cette déconnexion entre attentes et réalité est d’autant plus frappante que 81 % des répondants considèrent les actions de bien-être comme un critère déterminant dans le choix de leur entreprise, faisant désormais partie des trois critères principaux, notamment pour les jeunes générations.

Dans ce contexte, les entreprises sont perçues comme des acteurs essentiels de la prévention santé, mais elles font également face à une pression croissante pour répondre à ces attentes. Et il faut également noter que moins de la moitié des salariés se déclare proactifs concernant la gestion de leur santé, et avec l’augmentation des arrêts de travail, c’est la productivité de l’entreprise qui est impactée.

Parmi les initiatives souhaitées, on retrouve les initiatives sportives, des campagnes de sensibilisation à la santé, ainsi que des bilans de santé et dépistages réguliers. Les bilans de santé prédictifs apparaissent comme une approche novatrice. En effet, 93 % des salariés estiment qu’un tel bilan permettrait d’éviter les arrêts maladie, et 89 % pensent qu’il contribuerait à améliorer leur bien-être dans un contexte de carrière prolongée.

Dans ce contexte et derrière ces chiffres, la forte demande d’actions curatives, une question plus large se pose : ne faudrait-il pas comprendre causes profondes du mal-être et en entreprise ? Cependant, la question de la cause à effet sur la santé des salariés et de sa corrélation avec l’absentéisme, restent encore à évaluer.

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