Le Premier ministre Michel Barnier a récemment annoncé la création potentielle d’un nouveau livret d’épargne en 2025, destiné à financer le secteur industriel français.
Cette initiative vise à mobiliser l’épargne des Français pour soutenir la transition industrielle, tout en répondant aux besoins de financement d’un secteur en pleine transformation.
Alors que le Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), lancé il y a trois mois, peine encore à être adopté par les établissements financiers, Bancoop se pose la question : ce nouveau livret sera-t-il véritablement à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux ?
Un soutien financier à l’industrie, mais à quelles conditions ?
L’initiative du gouvernement soulève plusieurs interrogations quant aux objectifs réels de ce nouveau produit financier. Le livret industrie pourrait constituer un levier important pour le financement des entreprises industrielles, à condition qu’il intègre des critères écologiques et sociaux solides. Lucas Rochette-Berlon, PDG de Bancoop, souligne l’importance de ces critères : « Si ce livret voit le jour, il faut espérer qu’il soutiendra une industrie plus verte, tout en garantissant la transparence et en limitant les licenciements économiques dans les entreprises bénéficiaires. »
Le secteur industriel, fortement exposé aux défis de la transition écologique, nécessite des investissements sur le long terme. Des capitaux dits « patients » seront indispensables pour accompagner les transformations nécessaires vers une économie bas-carbone. Il est donc crucial que ce livret soit conçu pour soutenir cette vision durable, en ciblant notamment des acteurs engagés dans la transition énergétique.
La nécessité de repenser les produits d’épargne existants
Bancoop, première néobanque coopérative, écologique et solidaire, plaide pour une refonte des produits d’épargne déjà en place, tels que le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et le Livret A. Selon Lucas Rochette-Berlon, ces produits, bien qu’ayant un potentiel important, manquent encore d’impact écologique et social. « Plutôt que de créer un nouveau livret, pourquoi ne pas renforcer les critères des livrets existants afin de mieux répondre aux enjeux de la transition industrielle ? », suggère-t-il.
Le LDDS, par exemple, dispose encore d’un faible niveau de financement dédié aux projets écologiques. Une réforme de ces produits pourrait permettre une mobilisation plus efficace de l’épargne des Français, tout en garantissant des investissements plus responsables et en phase avec les défis actuels.
Financer une industrie verte et éthique : un enjeu de taille
La création de ce nouveau livret d’épargne dédié à l’industrie suscite des attentes, mais aussi des doutes. Comment garantir que les fonds mobilisés profiteront réellement à une industrie engagée dans des pratiques durables ? La question de la transparence des investissements se pose, tout comme celle de l’accessibilité du livret aux startups et aux sociétés coopératives, elles aussi en première ligne pour transformer l’économie industrielle.
Dans ce contexte, la finance responsable apparaît comme un levier clé pour orienter l’épargne des citoyens vers des projets véritablement éthiques et écologiques. « L’industrie a besoin de temps longs pour se développer, et il est essentiel de mobiliser une épargne bloquée pour soutenir ces transformations profondes », rappelle Lucas Rochette-Berlon.
Un livret à peaufiner pour maximiser son impact ?
Si le projet de livret d’épargne destiné à l’industrie représente une opportunité intéressante pour soutenir le secteur industriel en France, il est impératif de l’accompagner de critères environnementaux et sociaux rigoureux. L’enjeu sera de créer un produit à la fois attractif pour les épargnants et bénéfique pour l’économie verte. En parallèle, une amélioration des produits d’épargne déjà existants, comme le LDDS et le Livret A, pourrait renforcer la dynamique vers une finance plus responsable.
Fait avec CP de Bancoop