En pleine transformation du monde du travail, l’usure professionnelle devient une problématique clé pour les politiques de santé au travail.
L’usure professionnelle, contrairement à des syndromes aigus comme le burn-out, se manifeste de façon insidieuse et s’accumule sur la durée. Elle engendre une fatigue généralisée, tant physique qu’émotionnelle, résultant d’une longue exposition à des situations stressantes ou à un environnement de travail nuisible. Ainsi, tous les salariés, quel que soit leur âge ou leur fonction, peuvent en être affectés, mettant en lumière la nécessité pour les entreprises de repenser leurs politiques de ressources humaines.
Cette réalité est au cœur d’un livre blanc publié par APICIL en collaboration avec le Groupe JLO, spécialiste du conseil RH et de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT). Le document met en exergue le défi crucial que représente l’usure professionnelle et propose des solutions concrètes pour y remédier.
D’après ce livre blanc, l’usure professionnelle se caractérise par une perte de sens au travail, une dégradation de la santé mentale et physique des employés, qui peut aboutir à des accidents, des maladies, ou même des inaptitudes professionnelles. Ces impacts se répercutent sur le plan organisationnel, où l’on note une baisse notable de la performance et de la productivité, en plus d’une augmentation de l’absentéisme et du turnover.
Pour contrer ces effets, plusieurs mesures sont suggérées. Au niveau du recrutement, il est crucial d’harmoniser les attentes et les capacités des salariés avec les exigences des postes. La formation des managers est également primordiale, leur permettant de détecter les premiers signes de l’usure et d’agir en conséquence. De plus, une gestion efficace du temps de travail, comme la mise en place d’horaires flexibles ou du télétravail, contribue à un meilleur équilibre de vie pour les employés.
Un point saillant du livre blanc concerne les actions de prévention spécifiques pour les seniors, à travers des dispositifs comme le temps partiel ou le mentorat, soulignant l’importance d’une prévoyance adaptée. Ces initiatives sont complétées par des assurances et des services de soutien renforcés pour les pathologies chroniques ou les troubles musculo-squelettiques.
Damien Dumas, Directeur Général Adjoint Santé Prévoyance du Groupe APICIL, précise : « L’allongement constant de l’espérance de vie en bonne santé va conduire à une durée d’activité plus longue. Que ce soit pour des raisons sociales, économiques, ou le plus souvent pour les deux, les employeurs ont donc pour enjeu croissant de permettre à leurs collaborateurs de prolonger leur durée d’activité en bonne santé. En conséquence, la prévention de l’usure professionnelle, déjà adoptée par de nombreuses entreprises, va prendre une importance stratégique dans les politiques RH. En tant que groupe de protection sociale, APICIL doit accompagner les organisations dans la prévention et l’atténuation des effets de l’usure, afin de garantir des environnements de travail plus sains et durables »
Stéphane Roose, Directeur associé, Pôle Conseil du Groupe JLO, renchérit : « L’usure professionnelle est un défi complexe qui requiert plus que jamais une attention particulière de la part des acteurs RH, ainsi qu’une intégration cohérente avec la stratégie globale de l’entreprise. Il s’agit d’un impératif stratégique pour prospérer dans un environnement économique et social en constante évolution. »
Dans une époque marquée par d’importantes mutations démographiques et technologiques, l’innovation dans la gestion des ressources humaines semble être la clé pour un avenir professionnel durable et équitable.