En 2024, le marché français du deux-roues subit un recul global, bien que les motos électriques d’occasion montrent une remarquable capacité de résistance. Détails et analyses dans notre revue trimestrielle.
Au sein d’un marché en transformation, les deux-roues motorisés traversent une période délicate, contrastée par le dynamisme du secteur des motos électriques d’occasion. Selon les dernières données de l’Observatoire du deux-roues de Solly Azar en collaboration avec AAA Data, publiées pour le troisième trimestre 2024, le marché global des deux-roues a enregistré une baisse de 7,9 % avec 846 780 unités immatriculées.
Les immatriculations de deux-roues connaissent une baisse tant dans le segment des véhicules neufs, avec une diminution de 6,5% (214 554 immatriculations comparativement à 229 558 en 2023), que dans celui des véhicules d’occasion, où elles reculent de 8,3% (632 226 immatriculations contre 689 706 l’année précédente).
Le segment des cyclomoteurs continue de connaître la plus forte régression, avec une diminution notable de 15,5 % par rapport à l’année précédente. Ce ralentissement est visible tant sur le marché des véhicules neufs (-17,3 %) que des véhicules d’occasion (-14,8 %). En revanche, les motos électriques d’occasion affichent une croissance de 6,6 %, témoignant d’une certaine prévoyance des consommateurs envers des options plus durables.
La catégorie des motos montre une résistance relative, affichant une baisse globale de 5,3 %. Le marché des véhicules neufs (- 6,1 %) s’avère moins affecté que celui d’occasion (- 2,8 %).
« La saison de la moto n’aura pas été des plus flamboyantes, mais il est important de distinguer le marché du cyclo qui poursuit sa course vers le bas, et celui de la moto qui reste sain et montre un retour à des valeurs « normales », l’année 2023 ayant été exceptionnelle. » explique Maëlle Faure, Cheffe Produits Auto et Moto chez Solly Azar.
L’Observatoire du deux-roues Solly Azar – AAA Data note une hausse dans certains segments pour les neuf premiers mois de l’année : les roadsters de 126-400cc progressent de 21,4 % et les grosses cylindrées de plus de 400cc montrent également une croissance, notamment les trails (+13,3 %), les sportives (+9,3 %), les supermotards (+8,3 %) et les routières (+8 %). Parmi les motos d’occasion les plus vendues figurent la YAMAHA – X MAX 125, la YAMAHA – MT-07 et la HONDA – NSS125AD. Pour les motos neuves, les modèles les plus populaires sont la HONDA – NSS125AD, la BMW – R1300GS et la YAMAHA – XMAX 125.
« Si nous regardons les chiffres, l’été n’a pas été brillant pour le marché dans sa globalité. Mais certains segments comme la grosse cylindrée neuve, ou le trail aventure réussissent à tirer leur épingle du jeu. » commente Marie-Laure Nivot, Head of Automotive Market Analysis de AAA Data.
En parallèle, le secteur fait face à des changements réglementaires significatifs avec l’introduction récente de deux décrets sur les pièces de réemploi pour les deux-roues motorisés. Ces nouvelles mesures renforcent les efforts vers une économie circulaire, influant directement sur les pratiques de réparation.
« L’arrivée des nouveaux décrets sur les pièces de réemploi qui s’applique pour les deux-roues et tricycles motorisés pourrait donner un nouveau souffle au marché de la pièce d’occasion. Depuis ce 1er octobre, le mécanicien doit proposer d’utiliser des pièces issues de l’économie circulaire (PIEC), même si son assureur prend en charge les réparations. Le choix de l’utilisation de pièces de réemploi a un impact écologique et, dans un contexte inflationniste, un réel intérêt financier. Les motards pourront faire réparer leur deux-roues, avec des pièces ayant les mêmes garanties que des neuves, à un tarif jusqu’à deux fois moins cher, et souvent dans des délais plus courts. » précise Boujamaa Ettaheri, responsable de gestion IARD chez Solly Azar.
L’analyse régionale des immatriculations révèle que l’Ile-de-France (94 653 unités, -4 %), la Provence-Alpes-Côte d’Azur (91 207 unités, -1 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (89 985 unités, -5 %) dominent pour les motos. Pour les cyclomoteurs, l’Ile-de-France (25 510 unités, -14 %), la Nouvelle-Aquitaine (23 604 unités, -19 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (22 994 unités, -17 %) enregistrent les chiffres les plus élevés.
Le contexte offre un potentiel d’innovation dans les méthodes de réparation et de maintenance des deux-roues, contribuant à une durabilité accrue et à une réduction des coûts pour les consommateurs. Il semble que, malgré un climat économique difficile, certaines niches du marché du deux-roues comme celle des motos électriques d’occasion ne cessent de croître, proposant ainsi une lueur d’espoir pour les acteurs du secteur.