Alors que le nombre de salariés aidants augmente, leur intégration et soutien par les entreprises deviennent cruciaux. Cette transformation appelle des réponses innovantes et adaptées.
La 4ème édition de l’Observatoire OCIRP Salariés Aidants a été présentée peu avant la 15ème Journée Nationale des Aidants, marquant un point d’inflexion dans la prise de conscience collective du rôle des salariés aidants dans le tissu économique et social français. L’étude, réalisée en collaboration avec Viavoice, met en lumière les défis et les progrès réalisés ainsi que ceux restant à accomplir.
L’enquête révèle que près de 5 millions de salariés en France s’occupent d’un proche malade ou handicapé, un nombre qui devrait atteindre 1 salarié sur 4 d’ici 2030. Cette situation soulève des questions importantes sur la capacité des syndicats et des employeurs à proposer des solutions adaptées.
La négociation collective, bien qu’efficace en théorie, a conduit à peu d’accords concrets. Cependant, un consensus se dégage sur la nécessité de mieux identifier ces aidants au sein des entreprises et de former les managers pour gérer cette réalité.
La mise en place de mesures de prévoyance pour soutenir les aidants recueille l’approbation de 75 % des managers et 70 % des DRH. De plus, 66 % des salariés aidants considèrent la labellisation des entreprises sur le soutien aux aidants comme efficace, un avis que partagent trois quarts des managers et DRH.
Par ailleurs, 80 % des DRH et managers sont favorables à ce que le soutien aux aidants soit intégré aux critères de responsabilité sociale des entreprises, et une forte majorité d’entre eux, 85 % des managers et 71 % des DRH, sont prêts à se former sur les enjeux liés aux salariés aidants.
D’autre part, une large majorité de salariés aidants, 79 %, voient d’un bon œil la création d’une plateforme d’information et d’orientation personnalisée concernant les droits et services disponibles localement. Cette opinion est partagée par 89 % des directeurs des ressources humaines (DRH), 90 % des managers et 93 % des partenaires sociaux.
La protection sociale et les assurances jouent un rôle clé dans le soutien aux salariés aidants, offrant des dispositifs et des solutions pour concilier vie professionnelle et obligations personnelles. Les réponses apportées par les entreprises varient largement, allant de l’aménagement flexible du temps de travail aux congés spécifiques et aux services de soutien, tels que l’orientation et la formation.
La protection sociale complémentaire est vue comme ayant un rôle crucial par 94 % des partenaires sociaux, dont 72 % la jugent même très importante. Quant au télétravail, 56 % des partenaires sociaux le reconnaissent comme une solution pertinente mais insuffisante pour répondre aux besoins des salariés aidants. Enfin, l’allègement de la charge de travail est perçu comme efficace par 81 % des partenaires sociaux.
Les participants de l’Observatoire ont également mis en avant l’importance de l’innovation dans les politiques internes des entreprises. Par exemple, pour la première fois, l’étude a inclus les agents du secteur public ainsi que les jeunes salariés de moins de 30 ans, ce qui permet une meilleure compréhension des besoins spécifiques de ces groupes.
Le poids de la jeunesse en tant qu’aidant se ressent profondément chez les moins de 30 ans. 42 % des jeunes aidants expriment le sentiment que leur rôle d’aidant les prive de leur jeunesse, tandis que 40 % rencontrent des difficultés professionnelles, soit un taux supérieur de 10 % par rapport aux autres salariés aidants.
Le dialogue social se trouve au cœur de cette dynamique, étant donné l’impact significatif du vieillissement de la population sur le monde du travail. La négociation collective est considérée comme une approche efficace par 91 % des partenaires sociaux, avec des taux de satisfaction de 93 % chez les syndicats et 89 % chez les organisations patronales.
Les syndicats et les organisations patronales sont donc de plus en plus conscients que soutenir les aidants n’est pas seulement une question de responsabilité sociale, mais aussi un facteur de santé, de qualité de vie au travail et de performance économique.