L’impact des événements climatiques extrêmes ne cesse de croître, avec des pertes économiques globales atteignant 250 milliards de dollars en 2023.
Dans ce contexte, les assureurs sont appelés à jouer un rôle proactif, non seulement pour accompagner les victimes de catastrophes, mais aussi pour encourager l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Des stratégies innovantes peuvent être mises en place pour intégrer les préoccupations climatiques dans les processus d’investissement, d’acceptation des risques et d’engagement auprès des assurés.
Investir avec une vision climatique
Les compagnies d’assurance sont d’importants investisseurs institutionnels. À la fin de 2022, les actifs détenus par les assureurs aux États-Unis représentaient 8,2 trillions de dollars. Une proportion de ces investissements est encore liée aux énergies fossiles. En orientant leurs capitaux vers des projets favorisant la réduction des émissions de GES, les assureurs peuvent non seulement soutenir la transition énergétique, mais aussi renforcer leur résilience face aux risques climatiques futurs. L’investissement dans des obligations vertes ou des entreprises œuvrant pour des solutions bas carbone est une piste prometteuse.
Adapter les critères de souscription aux enjeux climatiques
Les critères de souscription jouent un rôle déterminant dans la sélection des risques. En prenant en compte les impacts climatiques dans leurs décisions d’assurance, les assureurs peuvent inciter les entreprises à réduire leurs émissions. Des initiatives telles que celles de Chubb, qui impose des critères de réduction des émissions de méthane pour certaines entreprises du secteur pétrolier et gazier, montrent comment le secteur de l’assurance peut contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Soutenir les assurés dans la réduction de leurs émissions
Les assureurs ont un rôle d’accompagnement à jouer auprès de leurs clients en matière de réduction des émissions. Ils peuvent proposer des services de conseil pour aider les entreprises à identifier des mesures concrètes pour améliorer leur performance environnementale. Des outils, tels que le « Chubb Methane Resource Hub« , permettent déjà aux clients de cette compagnie de comprendre comment réduire leurs émissions de méthane.
Favoriser une reconstruction durable après sinistre
L’assurance joue un rôle essentiel dans la reconstruction après une catastrophe. Elle peut également être un levier pour encourager des pratiques de construction plus écologiques. La rénovation énergétique des bâtiments, qui représentent 21 % des émissions mondiales de GES, est une opportunité pour réduire l’empreinte carbone à grande échelle. Des mécanismes d’endossement, permettant d’allouer des fonds supplémentaires pour des améliorations énergétiques lors de la reconstruction, pourraient faciliter ces transitions.
Optimiser les opérations internes des compagnies d’assurance
Comme toutes les entreprises, les assureurs peuvent améliorer l’impact environnemental de leurs propres opérations. Cela inclut l’utilisation d’énergies renouvelables, la réduction des déplacements, et l’adoption de véhicules électriques. En formant leurs employés aux pratiques durables, les compagnies d’assurance peuvent également améliorer leur propre empreinte carbone.
Plaidoyer pour des politiques publiques renforcées
Les assureurs peuvent également jouer un rôle clé dans l’élaboration de politiques publiques en faveur du climat. Leur voix, en tant qu’acteurs économiques majeurs, peut influencer les législations locales, nationales et internationales visant à réduire les émissions de GES. Le soutien à des initiatives et des leaders politiques engagés dans la lutte contre le changement climatique est une voie que les assureurs peuvent explorer pour maximiser leur impact.