Selon une étude récente de la Fondation Jean-Jaurès et de la Macif, 77 % des Français font preuve de violences verbales, et 86 % d’entre eux estiment que ce phénomène est de plus en plus répandu.
La violence verbale connaît une inquiétante montée en France, touchant divers aspects de la vie quotidienne, avec une certaine brutalité dans les mots utilisés.
Près de 8 Français sur 10 se considèrent à la fois comme auteurs et témoins de cette montée, signifiant ainsi le cercle vicieux où chacun se perçoit comme une victime des comportements des autres.
Un constat accablant : l’agressivité des usagers sur la route
Les routes routes françaises, en particulier, sont propices aux violences verbales. En effet, 67 % des automobilistes admettent avoir insulté d’autres usagers, avec près d’un tiers des Français reconnaissant en prononcer davantage sur la route que dans d’autres contextes, ce qui est favorisé en partie par l’anonymat urbain. Ce comportement est souvent lié à des sentiments de « liberté » ressentis par 64 % des automobilistes, piétons et usagers à vélo, mais où les conducteurs de voiture s’énervent le plus.
Cependant, cette liberté s’accompagne également d’une peur de l’accident, qui provoque des réactions verbales chez 66 % des usagers.
Pour autant, Gérald Garutti, fondateur du Centre des Arts de la Parole, analyse qu’une majorité de français perçoit que “la violence c’est les autres”, dans la mesure où si près des deux tiers (62%) des personnes interrogées estiment ne pas utiliser plus d’insultes qu’avant en conduisant, plus de la moitié d’entre elles (56%) ont le sentiment que les autres automobilistes se montrent plus agressifs verbalement qu’auparavant.
Insultes : un soulagement illusoire
Bien que 48 % des Français se sentent mieux après avoir insulté quelqu’un, 82 % estiment que ces violences ne résolvent pas les problèmes. Une majorité de 75 % juge même ces injures inutiles. Sur le moment, beaucoup tentent de gérer leur colère par des moyens tels que l’écoute de musique (57 %) ou la relativisation (53 %).
En revanche, 62 % des Français pensent ne pas dire plus d’insultes qu’auparavant, mais plus de la moitié d’entre eux, 56 %, perçoivent que les autres en profèrent davantage, une prise de conscience difficile dans une société prônant la valorisation de soi.
Initiatives de prévention : la Macif en action
Pour réduire la violence verbale, des actions de prévention sont indispensables d’après le rapport. Selon 12 % des sondés, il est crucial d’éduquer les usagers par des campagnes de sensibilisation, mais aussi globalement par des programmes d’éducation notamment à l’école.
La Macif réalise chaque année plus de 800 actions de prévention de sécurité routière, allant à la rencontre de ses sociétaires. Ces actions incluent le rappel du code de la route, des simulations de conduite, et des ateliers autour du vélo et de la moto. De plus, l’assureur a lancé un dispositif de communication intitulé « Hurler les civilités », mettant en scène des situations irritantes sur la route à travers des vidéos humoristiques.
Le 18 septembre, une initiative originale, la « Love Klaxon », a circulé à Montreuil, diffusant des messages positifs pour encourager un partage de la route apaisé.
Ces actions visent non seulement à sensibiliser, mais aussi à promouvoir une culture de respect et de bienveillance entre usagers de la route, réduisant ainsi les tensions et les violences verbales, et dont 63% de ceux qui les profèrent ont la conscience claire qu’il en découlera une violence physique.