L’expression « des gens bien » fait généralement référence à des personnes qui brillent par leurs qualités humaines : gentillesse, honnêteté, bienveillance… En gros, le genre de personne qui aide une vieille dame à traverser la rue et qui, accessoirement, ne tente pas de frauder l’assurance.
Enfin, normalement. Mais bon, la vie est pleine de surprises, surtout dans Des gens bien, une mini-série de six épisodes qui nous plonge dans un polar complètement déjanté avec des personnages tout aussi… bien (ou pas). Le tout, saupoudré d’un humour noir à faire pâlir un assureur ou un courtier spécialisé sur la prévoyance.
Quand l’éthique vacille, la voiture flambe
Dans un monde parfait, des « gens bien » respectent les règles : ils paient leurs impôts, disent « bonjour » à leurs voisins et ne jettent pas de cadavre en feu dans un ravin. Mais voilà, la réalité est parfois plus complexe.
Et c’est exactement ce que nous montre Tom Leroy, un policier qui, bien qu’il coche toutes les cases du « gars sympa », n’hésite pas à pousser une voiture en flammes dans un ravin avec, surprise, sa femme à l’intérieur. Petit détail, elle n’était pas exactement en état de donner son consentement, ce qui complique un peu la défense de « l’accident ».
Mais attention, on ne parle pas ici d’un vulgaire crime passionnel. Non, Tom est un vrai gars bien, hein. C’est juste que la vie l’a un peu poussé à faire des choix… disons, audacieux. Il aurait pu, comme tout le monde, se lancer dans le taï chi chuan ou l’apiculture pour évacuer son stress, mais non. Il a opté pour la méthode « je brûle tout et j’appelle les secours ».
Quand la vie est difficile, tu crames ta voiture
Avant de juger ce pauvre Tom, il faut comprendre que lui et Linda, sa femme (paix à son âme calcinée), n’ont vraiment pas eu de chance. Entre une boîte en faillite et une banque aussi coopérative qu’un caissier sans sourire, les époux Leroy étaient acculés. Et quand on est dos au mur, que fait-on ? On tente de frauder l’assurance, bien sûr !
Mais attention, toujours avec classe, comme des gens bien. La banque ne veut pas donner un prêt ? Eh bien, autant partir en grande pompe (ou en grandes flammes, dans ce cas précis).
Entre arnaque et empathie : bienvenue chez les fous
Ce qui rend la série Des gens bien particulièrement savoureuse, c’est son équilibre parfait entre humour noir et tension. Un peu comme si les frères Coen avaient fait une virée en Wallonie avec une caméra. Le tout donne un cocktail explosif où les personnages, aussi dingues que profonds, nous font autant rire que réfléchir.
Linda et Tom, malgré leurs choix discutables, parviennent tout de même à créer une vraie empathie chez le spectateur. Après tout, on connaît tous ce moment où, face à la pression de la vie, on se demande : « Et si je cramais ma voiture ? »
Un casting aux petits oignons (carbonisés)
On ne peut pas parler de Des gens bien sans parler de son casting flamboyant (sans mauvais jeu de mots) avec une mention spéciale au cousin psychopathe, parce que chaque famille, bien sous tout rapport, a un cousin psychopathe, non ?
Des gens bien, c’est un OVNI télévisuel qui nous rappelle que la frontière entre la « bonne personne » et le « criminel maladroit » peut parfois être aussi fine qu’un ticket de métro.
Alors, si vous cherchez une série qui mélange humour noir, situations absurdes, courtier d’assurance et personnages auxquels on s’attache, vous savez quoi regarder. Après tout, on est tous des « gens bien »…
Jean-Luc Gambey