Marchés financiers : volatilité et incertitudes politiques

L’été 2024 a été marqué par des événements politiques et économiques majeurs qui ont fortement influencé les marchés financiers, notamment en Europe et aux États-Unis.

La volatilité a atteint des sommets, impactant les secteurs clés, des actions aux taux d’intérêt, tout en laissant entrevoir des tendances économiques incertaines pour les mois à venir.

Des incertitudes politiques pesant sur les marchés européens

Les élections européennes, marquées par la victoire du Rassemblement National en France, ont engendré des turbulences significatives sur les marchés boursiers. Suite à cette élection, le président Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale, entraînant une fragmentation politique en trois blocs. Malgré cette instabilité, les marchés financiers français ont été rassurés par l’impossibilité d’appliquer les programmes des partis extrêmes.

En parallèle, les investisseurs européens ont également été impactés par une dynamique politique mondiale. Aux États-Unis, la campagne présidentielle a exacerbé les tensions, notamment après un débat désastreux pour Joe Biden face à un Donald Trump combatif, suivi d’une tentative d’assassinat de ce dernier. Toutefois, Wall Street est restée relativement insensible à ces bouleversements politiques, ce qui contraste avec la forte réaction des marchés européens.

Une volatilité accrue sur les marchés financiers

Le premier semestre 2024 a vu des performances positives sur les marchés développés, avec une hausse du MSCI World de +12,04 %. Cependant, les mois d’été ont été caractérisés par une montée de la volatilité, illustrée par le VIX (indice de la peur) qui a atteint un pic à 40, un niveau jamais vu depuis 2020. Cette volatilité s’explique par plusieurs facteurs, dont les incertitudes liées à la Chine et au Japon.

La Chine continue de susciter des inquiétudes en raison de sa crise immobilière persistante et d’une croissance économique inférieure aux attentes (+4,7 % au deuxième trimestre). Le Japon, de son côté, a enregistré sa plus forte chute boursière depuis 1987, avec une perte de 12 % pour le Nikkei en août. La décision de la Banque du Japon de relever son taux directeur a entraîné une hausse du Yen, perturbant ainsi les marchés spéculatifs et provoquant une volatilité accrue.

La politique monétaire sous surveillance

L’été a également été marqué par le symposium annuel de Jackson Hole, où les banquiers centraux ont discuté des politiques monétaires à venir. Jerome Powell, gouverneur de la Réserve fédérale américaine (Fed), a annoncé un potentiel assouplissement monétaire, marquant ainsi la fin d’une période de resserrement monétaire sévère. Cette annonce a été bien accueillie par les marchés, avec une hausse de +1,16 % pour le MSCI World. En Europe, l’inflation a diminué sous les 3 %, suscitant des attentes de baisse des taux par la Banque Centrale Européenne (BCE).

Une reprise fragile sur les marchés actions

Malgré un été marqué par des fluctuations importantes, les marchés actions ont fini sur une note positive. Aux États-Unis, les résultats trimestriels des entreprises ont été meilleurs qu’attendu, même si l’engouement pour l’intelligence artificielle s’est estompé au profit de valeurs plus cycliques. En Europe, la progression des indices a été plus modérée, freinée par les incertitudes politiques en France. Les marchés émergents, en revanche, ont bénéficié des solides performances du Brésil et de l’Inde.

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