Baromètre épargne : le PER à la conquête des actifs

Depuis six ans, le Baromètre Ifop pour Altaprofits analyse les comportements des Français en matière d’épargne, avec un focus particulier sur la préparation de la retraite.

Dans un contexte marqué par la réforme des retraites, qui repousse progressivement l’âge légal de départ à 64 ans d’ici 2030, l’édition 2024 met en lumière une tendance marquée : le Plan Épargne Retraite (PER) séduit de plus en plus les actifs, même si un manque de culture financière persiste dans leurs choix d’investissement.

Le PER : un choix stratégique pour 55 % des actifs

Le PER s’affirme comme un produit incontournable pour préparer la retraite en France, séduisant 55 % des actifs, un chiffre stable par rapport à 2023. Dans le détail, 41 % des actifs envisagent d’ouvrir un PER, une intention particulièrement forte chez les moins de 35 ans (55 %), les catégories modestes (51 % pour des revenus nets mensuels de 900 à 1 300 € par personne), et les foyers avec enfants (54 %). De plus, 14 % des actifs ont déjà souscrit à ce produit, avec une surreprésentation notable chez les 50-64 ans (19 %) et les catégories aisées (27 % pour des revenus supérieurs à 2 500 € par personne).

« Maintenir son niveau de vie au moment de la retraite est une préoccupation majeure des Français en activité professionnelle. Les moins de 35 ans sont particulièrement sensibles à cette question, avec 55 % d’entre eux prêts à ouvrir un Plan Épargne Retraite (PER) : une preuve que la jeunesse est convaincue de la nécessité de se constituer par ses propres moyens un complément de revenus pour sa retraite. », souligne Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits.

Cependant, 45 % des actifs n’envisagent pas de souscrire un PER, invoquant divers freins : 36 % d’entre eux mettent en avant d’autres priorités financières, tandis que 28 % sont découragés par le blocage des fonds jusqu’à la retraite. D’autres raisons incluent des doutes sur les avantages fiscaux (26 %), un manque d’anticipation sur la retraite (24 %) ou encore l’impression qu’il est trop tard pour souscrire, un sentiment partagé par 42 % des 50-64 ans.

Une connaissance insuffisante du système de retraite

L’enquête souligne un déficit de connaissances chez les Français en matière de retraite. Seuls 28 % des actifs connaissent le montant qu’ils percevront au moment de leur départ, et parmi eux, seulement 6 % le savent précisément. Les femmes sont particulièrement désavantagées : seulement 20 % d’entre elles connaissent leur future pension, contre 36 % des hommes. Ce manque de connaissances persiste même chez les seniors : à peine 43 % des actifs de 50 à 64 ans déclarent connaître leur future pension.

En région, les écarts sont marqués. Par exemple, en Bretagne, 88 % des actifs estiment nécessaire d’épargner pour leur retraite, contre 84 % au niveau national. En revanche, dans les Pays de la Loire, seuls 19 % des actifs connaissent le montant de leur future pension, soit 9 points de moins que la moyenne nationale. À l’inverse, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, 40 % des actifs sont bien informés, soit 12 points au-dessus de la moyenne.

Le manque de connaissances financières : un frein majeur

Le Baromètre met également en lumière le manque de connaissances financières des épargnants français. Parmi les répondants, 82 % estiment ne pas avoir les compétences nécessaires pour investir sur les marchés financiers ou dans des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI).

De plus, 81 % craignent de perdre de l’argent et 80 % jugent ces placements trop opaques. Enfin, 74 % pensent que ces produits sont réservés aux personnes aisées, un sentiment plus répandu dans les Pays de la Loire (81 %).

En Occitanie, 54 % des épargnants pensent gagner suffisamment avec les livrets réglementés, tandis que 81 % ne s’intéressent pas aux placements financiers. En Île-de-France, les épargnants sont les moins nombreux à penser que ces placements sont réservés aux riches (68 % contre 74 % en moyenne nationale).

Le défi de l’éducation financière

Le Baromètre 2024 souligne la nécessité d’une meilleure éducation financière pour encourager des choix d’épargne plus éclairés. Alors que le Plan Épargne Retraite (PER) séduit une majorité d’actifs, le manque de connaissances financières reste un obstacle important pour beaucoup. 

« Le déficit de culture financière et économique est encore un frein important dans les choix de placements financiers, qui amène les épargnants français à privilégier la sécurité et la facilité des livrets réglementés. Un challenge pour les acteurs de la gestion de patrimoine, car les marchés financiers restent le meilleur moyen de valoriser son capital si l’investissement se fait de manière progressive et sur le long terme. », insiste Stellane Cohen.

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