Récemment, Capital dévoilait un rapport du Médiateur de l’assurance listant les 15 assureurs les plus critiqués par leurs clients. Une situation qui met en évidence les défis d’un secteur en pleine transformation.
Le Médiateur de l’assurance a dévoilé son rapport annuel, révélant une augmentation significative des litiges liés au secteur de l’assurance. L’an passé, l’entité a enregistré 30 620 saisines de la part des particuliers, dont 12 075 jugées recevables, marquant une hausse importante de 69 % par rapport à l’année précédente. Ce bond est perçu par Arnaud Chneiweiss, le médiateur en chef, comme un indicateur fiable des frictions entre les assurés et les compagnies d’assurance.
L’introduction en 2019 d’une réforme judiciaire requérant une médiation pour tout litige inférieur à 5 000 euros semble avoir contribué à cette envolée. La gratuité des services du Médiateur, ainsi que l’obligation faite aux assureurs depuis janvier 2023 par l’Autorité de contrôle prudentielle et de résolution (ACPR) de diffuser ses coordonnées, ont également incité les consommateurs à se tourner vers cette instance.
La majorité des plaintes concernent le refus d’indemnisation, représentant 50 % des saisines, suivi par des problèmes liés au traitement des réclamations (18 %) et à la résiliation des contrats. Il est à noter que les assurances dommages, telles que celles liées à l’auto et à l’habitation, composent les deux tiers des litiges, tandis que le reste concerne les assurances de personnes, incluant santé, emprunteur et prévoyance.
Dans ce contexte tendu, le Médiateur n’a pas hésité à désigner les acteurs les plus problématiques du marché. Parmi eux, Aema, un groupe mutualiste incluant Abeille, Macif et Aséio, se distingue en tête de liste avec plus de 9 % des dossiers traités. Juste derrière, CNP Assurances, filiale de la Banque Postale spécialisée en complémentaires santé et prévoyance, affiche 8,5 % des litiges. Covéa, avec Maaf, GMF et MMA, clôture ce podium avec 8,3 % des saisines.
Les banques ne sont pas en reste dans ce palmarès, avec le Crédit Agricole en tête, impliqué dans presque 6 % des différends principalement en raison de ses nombreux contrats d’assurance emprunteur et d’assurance vie. D’autres institutions financières telles que BPCE, Crédit Mutuel et Société Générale figurent également parmi les plus citées.
Ce rapport montre un besoin urgent d’innovation et de réforme pour répondre aux exigences et attentes croissantes des consommateurs, tout en maintenant la confiance dans un marché essentiel à la société.
