Les risques climatiques dans l’assurance, 4 principes clés

Les effets du changement climatique se font déjà sentir sur les marchés de l’assurance, les consommateurs et le système financier américain.

Face à ces défis croissants, les régulateurs et les assureurs doivent adopter une approche plus proactive et transparente pour maintenir la stabilité économique et protéger les communautés vulnérables.

Les impacts du changement climatique sur l’assurance

Le changement climatique modifie rapidement le paysage de l’assurance aux États-Unis. En 2023, les événements climatiques extrêmes ont causé des dommages estimés à 92,9 milliards de dollars, dont 78,8 milliards étaient couverts par des assurances. Face à cette réalité, de nombreuses compagnies d’assurance ont réagi en se retirant des marchés les plus exposés, en augmentant les primes et en réduisant les couvertures, ce qui envoie un signal clair sur l’ampleur des risques économiques à venir.

Cependant, ces mesures ont des conséquences directes sur les communautés les plus vulnérables, notamment les ménages à faible revenu et les minorités, qui se retrouvent souvent sans protection adéquate contre les catastrophes naturelles. Ce « gap de protection » pourrait avoir des effets en cascade sur l’ensemble du système financier, menaçant la stabilité économique des États-Unis.

Une régulation nécessaire pour la transparence et la gestion des risques climatiques

Les régulateurs d’assurance, tant au niveau des États qu’au niveau fédéral, doivent adopter une approche plus robuste et cohérente pour évaluer et gérer les risques financiers liés au climat. Actuellement, les décisions des assureurs reposent sur des données propriétaires, ce qui limite la compréhension globale des impacts pour les consommateurs et le système financier.

En mars 2024, la National Association of Insurance Commissioners (NAIC) et le Federal Insurance Office (FIO) ont lancé une initiative conjointe pour collecter des données détaillées au niveau des codes postaux auprès des assureurs habitation à travers le pays. Ces données, comprenant les primes, les sinistres, les pertes, les franchises et les non-renouvellements, permettront d’éclairer les politiques publiques et d’améliorer la compréhension des risques climatiques sur l’assurance.

Encourager les assureurs à mieux gérer les risques climatiques

Il est essentiel que les régulateurs d’assurance incitent les entreprises à intégrer la gestion des risques climatiques dans leurs stratégies. Bien que certains États, comme New York et la Californie, aient déjà mis en place des directives pour aider les assureurs à se préparer aux risques climatiques, ces efforts restent fragmentés et doivent être élargis.

Les régulateurs doivent également veiller à ce que les entreprises ayant pris des engagements de neutralité carbone disposent de plans de transition crédibles et alignés sur leurs stratégies internes. Cette surveillance renforcée est cruciale pour éviter que des engagements volontaires ne se traduisent par des actions insuffisantes.

Prévenir le « bluelining » et protéger les communautés vulnérables

Le « bluelining« , ou la pratique consistant à augmenter les prix ou à retirer des services dans les zones à haut risque environnemental, est une tendance émergente préoccupante. Dans des États comme la Louisiane, de nombreux propriétaires se sont vu annuler leur police d’assurance ou ont subi une augmentation drastique de leurs primes en raison des risques climatiques.

Ce phénomène exacerbe les inégalités existantes, en particulier pour les communautés historiquement marginalisées qui se trouvent souvent dans les zones les plus exposées aux catastrophes naturelles. Les régulateurs doivent s’assurer que la gestion des risques climatiques par les assureurs n’entraîne pas une discrimination injuste et que des protections adéquates sont mises en place pour ces populations vulnérables.


Les régulateurs d’assurance, tant au niveau des États qu’au niveau fédéral, doivent jouer un rôle plus important pour stabiliser les marchés de l’assurance et protéger les consommateurs, en particulier ceux vivant dans des communautés les plus vulnérables aux effets du changement climatique.

Une approche holistique et proactive est nécessaire pour répondre aux causes profondes de la crise climatique et renforcer la résilience des communautés et des assureurs.

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