Au deuxième trimestre 2024, les ménages français ont continué d’accroître leur effort d’épargne, selon une analyse récente de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne.
Le taux d’épargne est ainsi passé de 17,6 % au premier trimestre à 17,9 % du revenu disponible brut, un niveau bien supérieur à celui observé avant la crise sanitaire de 2019 (15 %). Cette augmentation significative témoigne d’une tendance persistante des Français à privilégier l’épargne, notamment en période d’incertitude.
L’épargne financière en première ligne
La hausse du taux d’épargne a particulièrement profité à l’épargne financière, qui est passée de 8,1 % à 8,5 % du revenu disponible brut au cours du même trimestre. Cette progression reflète une volonté des ménages de renforcer leur épargne de précaution, mais aussi de placer davantage dans des produits tels que l’assurance vie, malgré une inflation qui commence à montrer des signes de ralentissement.
Un contexte géopolitique et économique incertain
La persistance des tensions géopolitiques, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, continue de peser sur le moral des ménages français. Cette situation incite à une prudence accrue, poussant les épargnants à maintenir un niveau élevé de précaution financière. Par ailleurs, l’incertitude politique, marquée par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, a également contribué à cette tendance à l’épargne.
Une baisse de l’inflation qui pourrait inverser la tendance
Malgré ces incertitudes, les premiers résultats du troisième trimestre, tels que la collecte positive du Livret A (+1,7 milliard d’euros en juillet) et celle de l’assurance vie (+1,8 milliard en juillet), montrent une continuité de cette tendance. Cependant, la récente baisse de l’inflation, qui est passée sous la barre symbolique des 2 % en août, pourrait entraîner une diminution du taux d’épargne en fin d’année, à condition que le contexte économique se stabilise, tant au niveau national qu’international.
Le comportement d’épargne des Français reste marqué par une forte prudence face aux incertitudes économiques et géopolitiques. Néanmoins, une baisse confirmée de l’inflation pourrait amener les ménages à réorienter une partie de leur épargne vers la consommation, sous réserve d’une amélioration du contexte global.
Source: Communiqué de presse
