La France renforce la prévention en santé : un tournant ?

Le 29 août 2024, les pouvoirs publics français ont dévoilé une nouvelle stratégie nationale visant à renforcer la prévention en santé, avec un accent particulier sur l’innovation.

Ce plan ambitieux, piloté par l’Agence de l’innovation en santé (AIS), est doté d’un budget de 170 millions d’euros dans le cadre du programme France 2030. Il marque une avancée significative dans l’approche sanitaire du pays, traditionnellement orientée vers le curatif.

L’importance croissante de la prévention : un enjeu sanitaire et économique

Selon Philippe Guilbert, de la Direction générale de la santé, investir dans la prévention représente un enjeu à la fois sanitaire et médico-économique crucial. Les pathologies majeures telles que les cancers, les maladies cardio-vasculaires et les maladies chroniques, qui représentent plus de 50 % des dépenses d’assurance maladie, sont les principales cibles de cette nouvelle stratégie. L’objectif est de réduire la mortalité et la morbidité liées à ces affections, tout en optimisant les ressources du système de santé.

Un programme de recherche innovant pour mieux comprendre et prévenir

Le financement alloué par l’État servira à soutenir un programme de recherche visant à mieux comprendre l’impact des facteurs environnementaux sur la santé. Ce programme inclura également le développement de dispositifs innovants dont l’efficacité sera évaluée en conditions réelles. Parmi les priorités identifiées, on retrouve la santé de l’enfant, la lutte contre l’infertilité, la perte d’autonomie, la santé mentale, les maladies chroniques, les addictions, ainsi que les maladies rares et infectieuses.

Un appel à projets pour encourager l’innovation en prévention primaire

L’Agence de l’innovation en santé a lancé un appel à projets destiné à promouvoir les innovations en prévention primaire, qui vise à empêcher l’apparition de maladies en adoptant des comportements favorables à la santé. Florie Fillol, responsable de l’accompagnement des projets de prévention au sein de l’AIS, a précisé que ces initiatives devront être menées par des consortiums public/privé et être suffisamment larges pour permettre une évaluation en vie réelle.

Vers une intégration plus forte de la prévention dans le système de santé français

Julie Lagrave, de la Direction générale de l’offre des soins (DGOS), a souligné que le système de santé français, historiquement centré sur le curatif, cherche désormais à intégrer davantage la prévention. En effet, environ 100 000 décès pourraient être évités chaque année en France, où l’espérance de vie en bonne santé reste inférieure à celle observée dans d’autres pays comparables.

Cette nouvelle orientation vers la prévention, soutenue par des investissements significatifs et une stratégie claire, promet de transformer l’approche sanitaire en France, en réduisant les inégalités de santé et en améliorant globalement la qualité de vie des citoyens.

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