L’évolution du rôle des directeurs administratifs et financiers (DAF) prend une nouvelle dimension avec l’introduction de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Initialement axés sur la performance financière, les DAF voient aujourd’hui leurs responsabilités s’étendre à l’extra-financier, intégrant ainsi la performance sociale et environnementale dans leur champ d’action.
Cette transformation renforce leur rôle stratégique au sein des entreprises, leur permettant de contribuer de manière significative à la création de valeur à long terme.
RSE : un changement de paradigme pour les DAF
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) redéfinit la notion de performance en entreprise. Autrefois centrée sur des indicateurs financiers et opérationnels, la performance inclut désormais des critères sociaux et environnementaux. Selon Laurent Lamoureux, directeur chez BDO, la performance sociale et environnementale est devenue une priorité, influençant le modèle stratégique des entreprises. Pour les DAF, cela se traduit par la nécessité de piloter des reportings extra-financiers rigoureux, tout en collaborant étroitement avec les parties prenantes internes et externes pour maîtriser des enjeux tels que le bilan carbone.
Les défis de la CSRD pour les DAF : entre opportunités et obligations
L’étude Trends of Finance 2024, réalisée par BDO et Daf Magazine, révèle que 94 % des DAF français estiment avoir un impact significatif sur la performance de leur entreprise. Cependant, l’implémentation de la directive CSRD apporte son lot de défis. Les DAF doivent désormais intégrer des outils de reporting financiers et extra-financiers, tout en s’assurant que les investissements réalisés soutiennent les objectifs ESG (Environnement, Social, Gouvernance) de l’entreprise. Audrey Leroy, spécialiste RSE chez BDO, souligne que certains DAF perçoivent cette directive comme une opportunité de développement et de renforcement de leur rôle, tandis que d’autres tentent de s’en éloigner, une position qui ne pourra durer longtemps.
L’importance de la data dans le pilotage de la performance
La maîtrise de la data devient un enjeu crucial pour les DAF, leur permettant d’anticiper des scénarios et de piloter la performance de manière optimale. Les DAF plaident pour la formation continue des équipes sur les nouvelles évolutions technologiques, ainsi que pour la transformation numérique des processus internes. L’utilisation des données prédictives permet aux DAF de se positionner en véritables pilotes de la performance globale, en intégrant des indicateurs financiers et extra-financiers dans une approche holistique.
Safran : un exemple de gestion de la performance par le QRQC
Le groupe Safran illustre parfaitement cette nouvelle approche du pilotage de la performance. Avec la mise en place du QRQC (Quick Response Quality Control), Safran a optimisé la gestion de la qualité dans ses processus financiers. Cette méthode permet une réaction rapide face aux problèmes identifiés, minimisant ainsi les risques de défauts. Couplée avec des techniques d’exploration de données, cette approche améliore significativement la performance opérationnelle et stratégique de l’entreprise.
Le DAF, un acteur clé de la performance durable
La directive CSRD offre aux DAF l’opportunité de redéfinir leur rôle en tant que garants de la performance globale de l’entreprise. En intégrant des critères ESG dans leur stratégie, ils peuvent contribuer à une prise de décision plus éclairée, tout en assurant la pérennité financière de leur organisation.
La transformation numérique et l’utilisation des données sont des leviers essentiels pour réussir cette transition vers un modèle d’entreprise plus durable et responsable.