Le secteur de l’assurance vie au Japon se redresse tandis que la Chine fait face à des défis de rendement
Alors que le secteur de l’assurance vie au Japon connaît une résurgence grâce à une économie en voie de rétablissement, la Chine, quant à elle, est confrontée à des défis majeurs liés à la baisse des rendements d’investissement. Un récent rapport de Swiss Re met en lumière ces dynamiques contrastées entre les deux géants asiatiques.
Le Japon : une reprise favorisée par la hausse des taux d’intérêt
Le secteur de l’assurance vie au Japon, longtemps considéré comme en difficulté en raison de décennies de stagnation économique, voit aujourd’hui un nouvel élan. Selon Swiss Re, cette reprise est en grande partie attribuable à la récente hausse des taux d’intérêt, même modeste, décidée par la Banque du Japon. Ce changement marque une rupture symbolique après 17 ans de taux d’intérêt extrêmement bas, offrant aux assureurs japonais l’opportunité de diversifier leurs investissements et d’améliorer leurs marges.
Les assureurs japonais ont su tirer parti de la dépréciation du yen et ont diversifié leurs portefeuilles en investissant dans des actifs étrangers plus rémunérateurs. Cette stratégie a permis de contrebalancer les rendements négatifs des contrats plus anciens, tout en maintenant la rentabilité des produits d’épargne et de rente.
La Chine : des défis accrus dans un contexte de rendements en baisse
À l’opposé, la Chine traverse une période difficile pour son secteur de l’assurance vie. Depuis 2020, les rendements des investissements ont chuté de plus de 300 points de base, atteignant seulement 2,16 % au premier trimestre 2024. Cette baisse a entraîné une diminution de près de 20 % des bénéfices nets des assureurs chinois en 2023, selon Swiss Re.
Les options d’investissement à l’étranger étant limitées pour les compagnies chinoises, la situation est d’autant plus complexe. Les assureurs chinois doivent donc se concentrer sur des produits de protection, tels que l’assurance vie traditionnelle et l’assurance santé, pour compenser la baisse des rendements.
Un apprentissage mutuel et des réformes en cours
Les analystes de Swiss Re soulignent que la Chine pourrait tirer des leçons de l’expérience japonaise. En particulier, le passage des assureurs japonais à des produits axés sur la protection, tels que l’assurance maladie ou l’assurance de soins de longue durée, pourrait être une voie à suivre pour les assureurs chinois, surtout dans un contexte de vieillissement accéléré de la population.
De plus, les réformes en cours au Japon, notamment en matière de gouvernance d’entreprise, ont contribué à la performance robuste de l’indice Nikkei 225. En Chine, la poursuite des réformes financières pourrait permettre une meilleure allocation du capital et une amélioration de la productivité, soutenant ainsi la croissance des primes et la solidité financière des assureurs.
Alors que le Japon redécouvre un dynamisme dans son secteur de l’assurance vie, la Chine doit relever des défis importants liés à la baisse des rendements. Les deux pays montrent cependant une volonté commune de réformer et d’innover pour répondre aux exigences d’un marché en évolution, et cette approche pourrait bien définir l’avenir du secteur de l’assurance en Asie.