Au cœur de la transformation du secteur de l’assurance, l’Humain. Ces femmes et ces hommes qui permettent au secteur de l’assurance d’être aux côtés des assurés et de faire face, ensemble, aux nouveaux défis de notre société.
Vovoxx Média a la farouche volonté de parler, au plus grand nombre, de l’attractivité du secteur de l’assurance, de ses métiers, du capital humain et de ses nombreux talents. Nous avons donc créé, cette série de Podcast « H », qui donne la parole à des professionnels.
Pour ce cinquième épisode, nous avons échangé avec Siham Harroussi, Directrice innovation chez Macif.
Retraitement de l’interview audio
Comment définiriez-vous, avec vos mots, le talent ?
Siham Harroussi : À mon sens, le talent, c’est un tout. Ce n’est pas juste une question de compétences et encore moins de diplômes. Le talent, c’est quelque chose qui est à prendre en compte dans sa globalité. C’est, avant tout, un savoir être. On parle beaucoup de soft skills : le talent c’est une attitude, un leadership, un engagement, mais aussi un mindset. Et d’ailleurs quand on apprécie le talent, on apprécie avant tout une personne avec la pluralité de ses facettes.
Je dirais aussi que le talent, c’est une question de transfert. On parle beaucoup de transfert de compétences, transfert de connaissances, que l’on peut acquérir en travaillant avec certaines personnes, mais on peut aussi parler de transfert pour le talent, dans le sens où l’on peut également s’inspirer de personnes, aussi bien dans la sphère personnelle que professionnelle. Elles peuvent nous inspirer des attitudes, des postures…
Le talent, c’est également quelque chose qui se développe, quelque chose que l’on peut cultiver, ce n’est pas un don. Et enfin, le talent n’a pas d’âge. Le talent peut être un stagiaire ou un alternant, mais il peut aussi être en fin de carrière, à 60 ou 70 ans.
Est-ce que vous pensez qu’il y a une pénurie de talents dans le secteur de l’Assurance ?
Siham Harroussi : Aujourd’hui, on constate que l’on peut, sur certains types de profils, avoir du mal à attirer dans le secteur assurantiel. Ce qui est rassurant, c’est que l’on n’est pas le seul secteur à être concerné. Il y a une problématique générale. Mais c’est vrai que dans le secteur de l’assurance, c’est un vrai sujet.
Êtes-vous capable d’expliquer cette pénurie de talent ?
Siham Harroussi : Il y a différentes façons de l’expliquer. On parle, aujourd’hui, d’un manque d’attractivité dans notre secteur, qui est vu comme un peu « archaïque ». Il est vrai que les jeunes ne pensent pas à se diriger vers l’assurance, en tout cas de manière spontanée. On pâtit d’une image qui n’est pas toujours vraie, surtout pour les assureurs paritaires ou mutualistes, car nous avons des valeurs très fortes qui parlent beaucoup aux jeunes générations.
Je pense que l’image joue beaucoup parce qu’une fois qu’on est dans ce secteur, on s’y attache.
Selon vous, quels sont les domaines dans lesquels le secteur devrait évoluer pour attirer ces nouveaux talents ?
Siham Harroussi : On peut constater qu’il y a déjà tout un travail qui a été fait, dans tous les secteurs, mais surtout dans le secteur des assurances : sur la marque employeur, la raison d’être… Ce qui peut toutefois manquer, c’est un alignement entre cette intention, telle qu’elle peut être affichée, et puis la réalité des choses dans la culture de l’entreprise. Les jeunes talents, et moins jeunes, sont très exigeants sur cet alignement. Quand on affiche un certain nombre de valeurs, c’est important d’en apporter la preuve par l’action.
Le deuxième sujet, qui revient de manière récurrente, c’est l’agilité. L’assurance n’est pas connu pour être très agile, nous avons beaucoup de process, de contraintes, de réglementations… Ce qui peut paraître chronophage.
Aujourd’hui, on parle de plus en plus de talents verts et de compétences vertes. Pensez- vous que leur intégration est l’avenir du secteur de l’assurance ?
Siham Harroussi : Je ne sais pas si c’est l’avenir du secteur de l’assurance mais c’est nécessaire. Il y a eu une étude récente de LinkedIn qui montre dans quels secteurs les compétences vertes sont les plus présentes, et le secteur de la finance et des assurances est très mal classé. Je dirais que c’est une nécessité de les intégrer, parce qu’il y a une réelle transition écologique et ces talents et compétences vertes sont indispensables pour accompagner dans la durée ces évolutions.
Mais il y a également d’autres types de transitions auxquels il faut aussi répondre, notamment la transition numérique et digitale. L’idéal serait de pouvoir mixer ces deux types de profils, les profils tournés vers la tech et ceux qui prennent en compte l’aspect « vert ».
Pour finir, est-ce que vous avez des recommandations à faire aux professionnels du secteur pour améliorer leur recherche de nouveaux talents ?
Siham Harroussi : Je pense qu’il faut être le plus fidèle possible par rapport à ce que l’on peut annoncer ou communiquer en termes de valeurs. Mais il ne faut pas être dans de la surenchère. Il faut être le plus transparent possible avec les personnes qui vont intégrer l’entreprise ou les talents que l’on souhaite attirer. Plus nous sommes transparents, plus nous fidélisons ces talents.
La saga de podcast H est réalisée, par Vovoxx Média, dans le cadre du dispositif des Talents de l’Assurance