Jeux Olympiques : quelle retraite pour les sportifs ?

La fintech Sapiendo, spécialiste du conseil retraite, s’interroge sur la retraite des 5 473 sportifs de haut niveau (SHN) français. Quels sont les défis auxquels ils font face et quelles solutions existent pour assurer une retraite sereine ?

La reconnaissance des sportifs de haut niveau

Un sportif de haut niveau est officiellement reconnu lorsqu’il est inscrit sur les listes ministérielles « Élite », « Senior », « Reconversion » ou « Relève / Jeunes », après une proposition des fédérations professionnelles et une validation par le ministère des Sports. Atteindre ce statut implique de nombreux sacrifices, notamment en matière de droits de retraite, particulièrement dans les disciplines non-professionnelles souvent mises en lumière aux Jeux Olympiques.

Les carrières dorées mais complexes des stars du sport

Pour les stars du sport, comme les footballeurs, handballeurs, cyclistes ou judokas, la retraite peut sembler moins problématique. Ces athlètes cotisent pour leur retraite comme des salariés classiques et réussissent généralement leur reconversion grâce à leur notoriété. Cependant, la gestion de leur retraite reste complexe en raison de la multiplicité de leurs statuts et employeurs. Une préparation minutieuse avec des professionnels est donc essentielle pour optimiser leurs droits à la retraite.

La réalité difficile des sportifs moins médiatisés

La majorité des sportifs de haut niveau ne bénéficient pas de la même notoriété et ne vivent pas de leur sport. Quatre sur dix gagnent moins de 500 € par mois, rendant la validation des trimestres pour la retraite extrêmement difficile. Pour pallier ce problème, l’État a mis en place en 2012 un dispositif spécial attribuant des trimestres gratuits, pouvant aller jusqu’à 32 trimestres, aux sportifs répondant à certains critères.

Conditions pour bénéficier des trimestres gratuits

Les sportifs doivent remplir les conditions suivantes pour bénéficier de trimestres gratuits :

– Être inscrit sur la liste ministérielle des SHN.
– Avoir au moins 20 ans.
– Justifier de ressources inférieures à 75 % du PASS (34 776 € en 2024).
– Ne pas avoir déjà cotisé 4 trimestres au régime de retraite de base.

Environ 500 sportifs, soit moins de 10 % des SHN, bénéficient de ce dispositif chaque année.

Exemple pratique : le cas de Raphaël, champion de tir à l’arc

Prenons l’exemple de Raphaël, né le 1er janvier 1994, champion multimédaillé de tir à l’arc. Inscrit sur la liste des SHN à 18 ans, il commence à bénéficier des trimestres gratuits à 20 ans. De ses 20 à 23 ans, il poursuit ses études sans travailler, validant ainsi 4 trimestres par an. De 24 à 29 ans, il travaille à temps partiel, validant ses trimestres par son emploi. À 30 ans, il devient coach sportif à temps plein. Grâce au dispositif, Raphaël pourra prendre sa retraite à taux plein dès ses 64 ans, au lieu de 66 ans s’il n’avait pas bénéficié de trimestres gratuits.

Vers un régime spécial pour les sportifs de haut niveau ?

Les sportifs de haut niveau n’ont pas de régime de retraite particulier. Étant donné les difficultés à valider les trimestres requis pour partir à taux plein, la question d’un régime spécial se pose. Actuellement, seuls les danseurs de l’Opéra de Paris bénéficient d’un régime spécial avec un départ à la retraite à 40 ans et un taux plein à 42 ans.

Source : Économie Matin 

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