Alors que Paris se prépare à accueillir les Jeux Olympiques 2024, une autre compétition se joue en coulisses : la lutte contre les cyberattaques. Comment les organisateurs et les entreprises se protègent-ils contre une potentielle cyberattaque ?
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 s’annoncent comme un immense événement, rassemblant des milliers de sportifs et des millions de spectateurs du monde entier. Cependant, l’ampleur de l’événement attire également les cybermenaces.
Alors que Pyeongchang devait voir se dérouler la cérémonie d’ouverture de la 23ème édition des JO d’hiver en 2018, une cyberattaque a visé les services internet, le WI-FI et certaines retransmissions télévisées. L’attaque nommée “Olympic Destroyer” avait duré plusieurs heures.
Franz Regul, RSSI de Paris 2024, a déclaré au New York Times : « Nous serons attaqués », appuyant la certitude des cybermenaces pour les Jeux. En effet, les experts estiment que les Jeux de Paris pourraient être victimes de 3,6 à 5,4 milliards tentatives d’attaques, contre 450 millions durant les Jeux de Tokyo en 2021.
Ces attaques pourraient mettre en péril le bon fonctionnement de certains services, comme ceux de billetterie ou d’hôtellerie. Conscients de ces enjeux, les organisateurs ont mis en place des mesures exceptionnelles pour sécuriser les systèmes informatiques et protéger les données sensibles.
Quelle(s) protection(s) en cas de cyberattaque ?
Face aux risques croissants de cyberattaques, les organisateurs peuvent souscrire à une cyberassurance spécifique, qui couvrirait les coûts liés à la restauration des systèmes informatiques, les pertes financières dues à l’interruption des activités, ainsi que les frais de notification des parties affectées et de gestion de la crise via des relations publiques. Une assurance responsabilité civile peut également être prévue pour couvrir les frais juridiques et les indemnisations en cas de compromission des données personnelles ou financières des participants et spectateurs.
De plus, une assurance événementielle peut s’avérer nécessaire souscrite pour couvrir les coûts en cas d’annulation, de perturbation ou de report de l’événement. En cas de cyberattaque, cette assurance pourrait prendre en charge les coûts de réorganisation, les pertes de revenus et les dépenses déjà engagées et non récupérables.
L’importance de la cybersécurité pour les entreprises
Dans un entretien avec l’Argus de l’Assurance, Benjamin Langlet, responsable cyber chez Hiscox en France, souligne que les entreprises impliquées dans les JO, notamment les sous-traitants, peuvent être des cibles potentielles pour les cyberattaques. Elles doivent envisager des couvertures pour l’interruption d’activité, la responsabilité civile et la récupération des données pour éviter d’être le point d’entrée de cyberattaques majeures. L’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) recommande également aux entreprises françaises de renforcer les démarches en matière de cybersécurité.
En conclusion, une cyberattaque durant les Jeux Olympiques de Paris 2024 aurait des conséquences très importantes sur leur bon déroulement et ses parties prenantes. Souscrire à une assurance adaptée est indispensable pour atténuer les pertes financières et gérer les risques juridiques et opérationnels associés. La collaboration entre le comité d’organisation, les entreprises technologiques et les agences gouvernementales, comme l’ANSSI, l’agence française de cybersécurité, est cruciale pour renforcer la sécurité et la préparation face à ces menaces.