Absentéisme au travail 2023 : une baisse encore timide

Selon le dernier observatoire du Groupe APICIL, malgré une baisse en 2023, l’absentéisme demeure élevé, reflétant une transformation profonde du rapport au travail.

En 2023, le taux d’absentéisme en France s’est établi à 5,17 %, marquant une baisse par rapport à l’année précédente, mais demeurant supérieur à celui de 2021 (5 %), selon la 3ème édition de l’Observatoire des arrêts de travail publié par le Groupe APICIL. Cette étude met en lumière les enjeux persistants de la prévoyance et de la gestion des ressources humaines dans un contexte de transformation des conditions de travail.

Les catégories de travailleurs les plus affectées par l’absentéisme comprennent les employés à faible qualification, avec un taux d’absentéisme de 8,07 %, suivis par les seniors, à 6,09 %, les salariés cumulant plus de dix ans d’expérience, à 6,02 %, et les femmes, qui affichent un taux de 5,95 %.

En outre, les domaines d’activité les plus confrontés à l’absentéisme sont : le secteur de la santé, de l’économie sociale et de l’éducation avec un taux de 6,79 %, suivi par le commerce et le transport à 5,17 %, et enfin l’industrie et le BTP qui enregistrent un taux de 5,01 %.

La proportion des salariés ayant nécessité un arrêt de travail au moins une fois dans l’année a légèrement diminué, retrouvant son niveau de 2021 avec 27,46 %. Toutefois, l’analyse révèle une augmentation du nombre d’arrêts de courte durée, ainsi qu’une hausse des absences de plus de 30 jours, soulignant la complexité des motifs d’absence et les défis pour les entreprises.

Thomas Perrin, Directeur Général Adjoint Services du Groupe APICIL, souligne : « Le rapport des salariés au travail et le fonctionnement des entreprises ont considérablement évolué ces dernières années. Dans ce contexte, les entreprises sont confrontées à des défis majeurs, notamment en matière de recrutement, où la pénurie de talents et les difficultés à pourvoir certains postes stratégiques rendent la gestion de l’absentéisme encore plus critique. De fait, le sujet de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) est devenu une préoccupation centrale pour les employeurs, afin d’améliorer l’engagement et la fidélisation de leurs collaborateurs. »

La santé mentale reste un défi majeur, avec une part croissante des jeunes actifs, notamment ceux âgés de 30-39 ans, en arrêt pour des raisons telles que la dépression ou le burn-out. Ce segment de la population enregistre 27 % des arrêts pour pathologies psychiques en 2023, en augmentation par rapport à 2021.

Par ailleurs, 89 % des arrêts de travail étaient dus à des maladies, marquant une baisse de 3 points par rapport à 2022. Les temps partiels thérapeutiques, quant à eux, ont constitué 4,59 % des cas, en hausse de 1,49 point sur trois ans.

L’étude démontre également que les maladies professionnelles, bien qu’elles représentent une petite fraction des arrêts (0,31%), occasionnent les absences les plus longues, avec une durée moyenne de 86,20 jours. Cette situation met en évidence l’importance de la prévention et du suivi médical dans les entreprises.

Ainsi, bien que l’absentéisme montre des signes de régression, les données de 2023 révèlent une réalité complexe, où l’innovation dans la gestion des ressources humaines et une meilleure compréhension des enjeux de santé au travail sont cruciales pour améliorer la qualité de vie au travail et, par extension, la productivité des entreprises françaises.

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