Protection sociale : les Français de plus en plus inquiets

En 2024, selon le baromètre* de l’Observatoire de la Protection, de nombreux Français expriment un besoin croissant de protection face aux incertitudes économiques et démographiques.

Depuis 2021, le baromètre de l’Observatoire de la Protection, initié par Aéma Groupe, s’efforce de comprendre et d’analyser les préoccupations des Français en matière de sécurité et de protection sociale.

Cette initiative cherche à ajuster les offres de services à la réalité des besoins exprimés par la population, englobant les thématiques du vieillissement, de la santé, et du pouvoir d’achat.

Sentiment de protection en berne

L’édition 2024 du baromètre révèle une baisse du sentiment de protection chez les Français, avec une note moyenne auto-attribuée de 5,8 sur 10, en recul par rapport aux années précédentes. Un Français sur cinq déclare se sentir mal protégé, soulignant une détérioration notable de la perception de sécurité personnelle et collective.

Les jeunes en détresse

Parallèlement, le sentiment de protection des jeunes de 18 à 24 ans, évalué à 5,5/10, est inférieur à celui de l’ensemble des Français, et constitue la note la plus basse toutes catégories confondues. De plus, cette tranche d’âge enregistre depuis deux ans le pourcentage le plus élevé de personnes se sentant mal protégées, avec 29 % en 2023 contre 20 % pour l’ensemble de la population.

Concernant les sources de stress, l’état de santé mentale est désormais aussi préoccupant que la santé physique pour les jeunes, grimpant à la première place des préoccupations en 2023 alors qu’il était troisième en 2021.

Le vieillissement : une source d’appréhension

En outre, le vieillissement et la santé physique demeurent au cœur des préoccupations de Français : 59 % des sondés indiquent que ces sujets sont sources majeures de stress pour soi et ses proches, contre 52 % en 2022. Les enjeux de dépendance et de perte d’autonomie montent en importance, reflétant les appréhensions liées à un vieillissement démographique croissant.

L’angoisse du pouvoir d’achat : une spécificité française

Sur le plan économique, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation sociale, stable à 43 % depuis trois ans. L’inflation récente, exacerbée par des facteurs externes tels que la crise sanitaire et les tensions géopolitiques, a renforcé cette inquiétude, soulignant l’impact direct sur le quotidien des citoyens.

À l’échelle européenne, la situation française se distingue : alors que dans d’autres nations européennes, d’autres thèmes prédominent, les Français paraissent se focaliser significativement sur le pouvoir d’achat. Par exemple, seulement 17% des Italiens et 9% des Allemands déclarent être préoccupés par cette thématique. Cela témoigne d’une spécificité nationale dans la gestion des préoccupations économiques par rapport à ses voisins.

La prévention : un concept flou

La prévention émerge comme un domaine requérant plus d’attention et d’innovation. Malgré une sensibilité accrue aux enjeux de santé, la majorité des Français (56 %) perçoit ce concept de manière seulement moyenne, et 34 % des Français déclarent réduire la notion de prévention à des consultations médicales régulières et bilans de santé.

Pour préparer son vieillissement, près d’1 Français sur 2 (45 %) déclare faire avant tout attention à son hygiène de vie, mais ils sont 21 % à repousser à plus tard toute préparation. 20% préfèrent même ne pas y penser.

Les principaux obstacles à l’adoption d’une culture de la prévention sont la difficulté à changer d’habitudes pour 27 % des répondants et le coût des mesures préventives pour 20 % des répondants. De plus, 17% des Français manquent d’information sur les risques et les méthodes de prévention. Des chiffres qui suggèrent un besoin d’amélioration dans la communication et l’implémentation des stratégies préventives.

Néanmoins, une tendance positive émerge. En effet, 46 % des Français se disent prêts à s’investir financièrement et personnellement dans la prévention des risques de santé, avec une disposition particulière pour les risques domestiques (30 %) et climatiques (28 %).

L’assureur : acteur central de la protection et de la prévention

Les assureurs mutualistes sont particulièrement valorisés dans ce contexte de transformation, perçus comme des acteurs clés de la protection des individus. Les Français attendent d’eux qu’ils jouent un rôle proactif, notamment en facilitant l’accès aux soins et en soutenant les personnes face aux risques de dépendance. La confiance en ces institutions a augmenté (60 % étant l’indice de confiance des assureurs mutualistes, contre 56 % en 2021), reflétant une reconnaissance de leur rôle stabilisateur dans une période de changements rapides.

Cette édition du baromètre met ainsi en lumière les défis et les opportunités pour le secteur de l’assurance et de la prévoyance. Il souligne la nécessité d’une approche plus intégrée et proactive pour répondre aux besoins en constante évolution des citoyens, dans un cadre qui valorise la solidarité et l’engagement mutuel pour une sécurité collective renforcée.

*Méthodologie :

Le baromètre de l’Observatoire de la Protection Aéma Groupe a été réalisé en partenariat avec l’IFOP du 15 au 23 novembre 2023 auprès d’un panel de 3007 personnes en France. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

*Le volet européen a été réalisé auprès de 1500 personnes dans 5 pays européens (302 en Allemagne, 301 en Italie, 300 en Pologne, 300 au Royaume-Uni, 300 Suède) du 29 novembre au 8 décembre 2023.

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