Depuis octobre 2022, le groupe de travail sur le climat d’agéa s’est attelé à étudier les enjeux assurantiels liés au risque climatique.
La Fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurance représentant unique des agents généraux en France, considère qu’il est impératif d’adapter le secteur de l’assurance aux nouvelles réalités climatiques.
En janvier 2024, agéa a publié un Livre Blanc en janvier 2024 dans lequel sont proposé une série de mesures concrètes pour protéger les assurés et soutenir la transition écologique.
Les défis climatiques pour le secteur de l’assurance
Le changement climatique impacte profondément notre société et remet en question la viabilité économique du modèle assurantiel. En 2023, la Caisse centrale de réassurance a estimé que le coût cumulé de la sinistralité pourrait atteindre 17,5 milliards d’euros d’ici 2050, menaçant ainsi la pérennité du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.
Face à ce défi, agéa appelle à une mobilisation pour adapter les pratiques assurantielles et trouver des solutions de financement pour soutenir la transition écologique.
Les rôles des agents généraux
Les agents généraux jouent un rôle crucial en tant qu’acteurs de proximité. Ils sont à la fois témoins et relais des enjeux climatiques auprès des décideurs publics, apportant leur expertise et leur expérience de terrain. Leur mission est double : garantir la protection des assurés contre les sinistres naturels et conseiller les épargnants dans leurs choix de placements.
Forts de cette position, ils sont des leviers essentiels pour l’adaptation du modèle assurantiel face au changement climatique.
Les 15 propositions d’agéa au gouvernement
Dans le cadre de la mission gouvernementale sur l’assurabilité des risques climatiques, agéa a soumis 15 propositions clés au ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Ces propositions visent à renforcer la résilience du secteur assurantiel et à encourager les investissements nécessaires pour une transition écologique durable.
- Renforcement des mesures préventives
AGEA propose d’intensifier les actions de prévention pour réduire l’impact des sinistres climatiques. Cela inclut la mise en place de dispositifs incitatifs pour encourager les particuliers et les entreprises à adopter des mesures de prévention.
- Cartographie précise des zones à risque
Une cartographie précise des zones exposées aux risques climatiques est essentielle pour adapter les offres d’assurance et garantir une couverture adéquate dans les régions les plus vulnérables.
- Soutien à la relocalisation des habitations menacées
Pour les habitations menacées par des phénomènes comme l’érosion côtière, agéa propose de financer leur relocalisation afin de minimiser les risques et protéger les biens des assurés.
- Crédit d’impôt pour les mesures de prévention
Afin de favoriser les investissements individuels dans des mesures de prévention, agéa suggère l’instauration d’un crédit d’impôt pour les dépenses liées à la protection contre les risques climatiques.
- Développement de diagnostics de résilience
Après un sinistre, il est crucial de réaliser des diagnostics de résilience pour évaluer les vulnérabilités et renforcer la capacité des structures à résister aux futurs événements climatiques.
- Promotion des filières de réemploi
En matière de réparation des dommages, agéa recommande de promouvoir les filières de réemploi et l’utilisation de matériaux biosourcés pour réduire l’empreinte carbone des travaux de remise en état.
- Investissement dans les infrastructures vertes
Agéa préconise d’investir dans des infrastructures vertes qui peuvent atténuer les impacts des événements climatiques extrêmes et offrir une protection durable aux communautés.
- Encouragement de l’épargne verte
Pour soutenir la transition écologique, il est essentiel de promouvoir des produits d’épargne verte qui permettent de financer des projets durables tout en offrant des rendements attractifs aux épargnants.
- Partenariats public-privé pour le financement durable
La transition écologique requiert des investissements massifs. Agéa suggère de renforcer les partenariats public-privé pour mobiliser les fonds nécessaires et partager les risques financiers.
- Sensibilisation et formation des professionnels
La formation des agents généraux et autres professionnels de l’assurance sur les enjeux climatiques et la finance verte est cruciale pour renforcer leur capacité à conseiller et protéger les assurés.
- Adaptation des offres d’assurance
Les offres d’assurance doivent être adaptées pour répondre aux nouvelles réalités climatiques, en incluant des couvertures spécifiques pour les risques émergents et en ajustant les primes en fonction des expositions.
- Collaboration avec les autorités locales
Travailler en étroite collaboration avec les autorités locales permet de mieux comprendre les risques spécifiques à chaque région et de développer des solutions adaptées.
- Encouragement des pratiques durables chez les assurés
Agéa propose des incitations pour encourager les assurés à adopter des pratiques durables, comme des primes réduites pour les propriétaires de maisons écologiques.
- Recherche et innovation
Investir dans la recherche et l’innovation pour développer de nouvelles technologies et méthodes qui peuvent améliorer la résilience des infrastructures et des communautés face aux changements climatiques.
- Suivi et évaluation continus
Enfin, il est crucial de mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer l’efficacité des mesures adoptées et ajuster les stratégies en fonction des évolutions climatiques et des retours d’expérience.
Le livre blanc, la convention climat et le rapport Langreney : un engagement continu pour l’adaptation climatique
A travers ce Livre Blanc agéa a donc mis en avant 15 propositions essentielles pour l’adaptation du secteur assurantiel aux défis climatiques. Mais cet engagement s’inscrit dans une dynamique plus large, soulignée par deux événements majeurs : la Convention Climat du 28 mars 2024 et la publication du rapport Langreney le 2 avril 2024, qui ont tous deux renforcé et complété les initiatives de la Fédération.
La synergie entre les propositions du livre blanc et la convention climat
La Convention Climat 2024, organisée par agéa a réuni des experts du secteur pour élaborer des solutions concrètes face aux risques climatiques. Lors de cet événement, les 15 propositions du Livre Blanc ont été mises en lumière, démontrant leur pertinence et leur alignement avec les besoins identifiés par les professionnels de l’assurance.
Cette convention a été l’occasion de discuter de la mise en œuvre de ces propositions, telles que le renforcement des mesures préventives et la promotion d’une épargne verte, tout en explorant de nouvelles idées pour garantir la résilience du secteur.
Le rapport Langreney et l’influence du livre blanc
Le rapport Langreney, dévoilé le 2 avril 2024, a formulé 37 recommandations pour adapter le système assurantiel aux risques climatiques. De manière significative, une part importante de ces recommandations s’inspire directement des 15 propositions contenues dans le Livre Blanc d’agéa
Cela témoigne de l’influence et de la pertinence des travaux de la Fédération. Le rapport Langreney a notamment mis en avant la nécessité d’une cartographie précise des zones à risque et le développement de diagnostics de résilience après sinistre, des points également soulignés dans le Livre Blanc.
Une vision cohérente pour l’avenir de l’assurance
La convergence des propositions d’agéa, des discussions de la Convention Climat, et des recommandations du rapport Langreney, montre une vision cohérente et concertée pour l’avenir du secteur assurantiel face au changement climatique.
Ces efforts conjoints visent à renforcer la prévention, améliorer la résilience des infrastructures, et promouvoir des pratiques durables, autant de mesures essentielles pour protéger les assurés et soutenir la transition écologique.