Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, plusieurs dirigeants d’assureurs mutualistes ont exprimé leur opposition au Rassemblement national (RN), évoquant leurs valeurs humanistes.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte politique tendu après la victoire nette du RN aux élections européennes et à l’approche des élections législatives.
Les valeurs mutualistes face au RN
Les dirigeants des sociétés mutualistes, dont Aéma (qui chapeaute entre autres la Macif) et la Maif, ont pris la parole pour souligner l’incompatibilité des valeurs de l’extrême droite avec celles de leurs institutions.
Adrien Couret, directeur général d’Aéma, a clairement exprimé son désaccord sur son compte Linkedin, rappelant que « même derrière un physique avenant et une jolie cravate, l’extrême droite reste l’extrême droite« .
Pour Pascal Demurger, patron de la Maif, il est crucial que « les milieux économiques se mobilisent » face à la possibilité que le RN gouverne la France, en soulignant les dangers que représentent leurs propositions pour l’économie et l’emploi.
Les mutualistes et le contrat social
La Mutualité française, qui fédère les complémentaires santé à statut mutualiste, a également rejeté les propositions sociales de l’extrême droite, les qualifiant d’incompatibles avec les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. Alexandre Hanence, consultant du cabinet Bartle, a précisé que les mutuelles sont fondées sur un principe de solidarité et très ancrées sur des valeurs humanistes. Elles craignent notamment une remise en cause du contrat social, particulièrement dans les domaines de la santé et de la prévoyance.
Un modèle économique différent
Le modèle mutualiste se distingue des sociétés privées souvent perçues comme capitalistes. Les clients, ou sociétaires, ont une voix dans les décisions stratégiques, et les institutions mutualistes sont moins centrées sur la maximisation des profits. Cela contraste avec les préoccupations des assureurs privés face aux changements législatifs et économiques. Malgré l’incertitude politique, le secteur de l’assurance dommages reste solide, le besoin d’assurer les habitations et les voitures persistant quel que soit le parti au pouvoir.
Le marché de l’assurance et les fluctuations économiques
Les fluctuations économiques influencent également l’assurance vie, un produit d’épargne largement répandu en France. Avec plus de 18 millions de souscripteurs pour environ 1.961 milliards d’euros, ce secteur est sensible aux mouvements des marchés financiers. Néanmoins, Alexandre Hanence souligne que le secteur de l’assurance possède une résilience intrinsèque.
Réactions des assureurs cotés en bourse
Les grandes compagnies d’assurance cotées en bourse, telles qu’Axa, ont également réagi aux récentes turbulences politiques. Axa a subi une baisse de 11,5 % la semaine dernière, plus que le CAC 40 mais moins que certaines banques comme BNP Paribas et Société Générale. Cela illustre la relative robustesse du secteur face aux incertitudes économiques.
En conclusion, les assureurs mutualistes en France prennent position contre le Rassemblement national, affirmant leurs valeurs humanistes et soulignant les risques économiques et sociaux associés à la montée de l’extrême droite.
Source BFM : les assureurs mutualistes s’opposent au rassemblement national