Face à la lourde charge financière des traitements contre le cancer du sein, l’Assemblée nationale débattait d’une réforme pour alléger le fardeau des patientes…
Le 28 mai dernier, pour la Journée nationale d’action pour la santé des femmes, l’Assemblée nationale se penchait sur une réalité alarmante : le fardeau financier imposé aux femmes atteintes de cancer du sein.
La proposition de loi de Fabien Roussel, discutée récemment, vise à adresser les défis liés aux restes à charge, souvent élevés, que doivent supporter ces patientes.
La France, malgré un système de santé réputé pour sa générosité, notamment via le dispositif de l’Affection Longue Durée (ALD), laisse une part significative des coûts à la charge des malades. RoseUp, une association de patients, souligne que ces coûts non couverts peuvent s’élever à environ 1 000 € pour deux tiers des patients atteints de divers types de cancers, impactant surtout les femmes.
Parmi les dépenses non remboursées, on trouve les traitements pour les effets secondaires des thérapies contre le cancer comme les traitements hormonaux et les soins palliatifs pour les symptômes de la ménopause chimio-induite. Les frais peuvent grimper jusqu’à 100 € mensuellement pour des produits de soin, et jusqu’à 300 € par séance pour des traitements spécifiques comme le laser.
Le reste à charge peut aussi inclure des frais considérables pour des interventions de reconstruction mammaire, avec des dépassements d’honoraires avoisinant les 1 400 €, ou pour des prothèses spéciales et des équipements comme des brassières post-mastectomie et des prothèses de natation, souvent non couverts par la Sécurité sociale.
La précarité induite par la maladie est exacerbée par les pertes de revenus, notamment dues à des arrêts de travail prolongés. Une étude récente montre que cinq ans après un diagnostic de cancer, une personne sur cinq n’est plus en mesure de travailler. Cette situation est encore plus critique pour les femmes seules ou celles travaillant à temps partiel.
La loi Roussel propose donc une couverture intégrale des restes à charge par la Sécurité sociale. Cette mesure nécessiterait une réévaluation des coûts impliqués et pourrait impliquer la création d’un forfait « zéro reste à charge » pour le cancer, sur le modèle des réformes déjà appliquées en optique et pour les soins dentaires. Elle propose également de sécuriser les revenus par une prévoyance obligatoire et un accès facilité au temps partiel thérapeutique.
Bien que la prévention et le dépistage restent des éléments essentiels de la lutte contre le cancer, l’innovation dans la gestion des coûts de traitement et le soutien au retour à l’emploi sont également cruciaux pour améliorer la qualité de vie des millions de personnes touchées.
La balle est ainsi désormais dans le camp des législateurs, qui doivent considérer ces propositions dans le cadre plus large du projet de loi de financement de la sécurité sociale prévu cet automne…