Directions financières, intégration progressive de l’IA

L’intégration progressive de l’IA générative dans les  françaises : un défi de taille

À l’heure où l’intelligence artificiel générative commence à s’implanter dans divers secteurs, RSM France, spécialiste de l’accompagnement des dirigeants d’ETI, a réalisé en partenariat avec l’IFOP une enquête révélatrice.

Celle-ci s’attache à comprendre comment les entreprises françaises de 100 salariés et plus appréhendent l’introduction de l’IA générative dans leurs processus comptables et financiers. L’étude dévoile un paysage où l’adoption de cette technologie en est à ses balbutiements, soulignant ainsi les défis significatifs pour les directions financières.

État des lieux de l’Adoption de l’IA générative

Selon cette enquête, seulement 5 % des dirigeants d’entreprises françaises de taille intermédiaire (ETI) utilisent déjà l’IA générative dans leurs fonctions comptables et financières. 

En revanche, une large majorité, soit 76 %, déclare ne pas avoir recours à cette technologie et ne pas envisager de le faire à l’avenir. Cette réticence est particulièrement prononcée dans les secteurs du commerce et parmi les entreprises situées en Ile-de-France, où l’absence d’adoption atteint 80%. 

Ces chiffres soulignent une certaine prudence ou un manque de familiarité avec les potentialités offertes par l’IA générative.

Disparités entre DAF et Dirigeants

L’enquête met également en lumière une divergence d’opinions entre les Directeurs Administratifs et Financiers (DAF) et les dirigeants généraux des entreprises. Alors que 29 % des DAF montrent un intérêt marqué et envisagent d’utiliser l’IA générative dans le futur, seulement 8 % des dirigeants semblent prêts à prendre le pas. 

Cette différence pourrait s’expliquer par une connaissance plus approfondie par les DAF des avantages que l’IA peut apporter à l’efficacité et à l’innovation dans les processus financiers.

Défis et enjeux de sécurité

Le principal défi identifié par les entreprises concerne la sécurité et la protection des données financières, un défi pour 61% des répondants, et notamment dans les services et les PME de taille moyenne. 

La mise en œuvre de l’IA générative soulève donc des questions cruciales sur la gestion sécurisée des informations sensibles.  En effet, cela nécessite des mesures robustes pour éviter les risques de cyberattaques ou de fuites de données.

Suivent les défis d’intégration de ces technologies adaptées aux spécificités comptables et financières. Et dans une moindre mesure, les besoins d’accompagnement externe pour la transition vers ces nouvelles pratiques.

C’est ce que souligne Bertrand Dufour, associé chez RSM : « Les dirigeants sont nombreux à déclarer ne jamais avoir eu recours à l’intelligence artificielle générative et à ne pas en avoir l’intention. Pourtant, de nombreux outils comptables et financiers intègrent déjà des solutions d’IA traditionnelle et générative sans que nous en ayons conscience ! Au sein des directions, se pose surtout la question de la pédagogie et de la conduite du changement. »

Initiative pour l’innovation responsable

Face aux défis identifiés, Jocelyn Grignon, spécialiste de la “regtech” et de l’accompagnement de grands groupes chez RSM, analyse : « L’appréhension et la méconnaissance des entreprises sont légitimes face aux nouveaux défis créés par l’apparition de l’IA générative. Il est bien évidemment crucial de prioriser la protection des données stratégiques, pour non seulement se conformer aux normes réglementaires mais aussi pour préserver la confiance des clients. Cela ne doit toutefois pas freiner l’exploration de son potentiel pour les métiers de la finance et son adoption réfléchie et structurée dans les prochaines années. »  

C’est pourquoi, l’initiative du Lab IA lancée par RSM début 2024 vise à explorer et à intégrer de manière réfléchie l’IA dans les fonctions financières, tout en assurant la conformité réglementaire et la sécurité des données. Ce laboratoire a pour ambition de faciliter la transition vers des pratiques innovantes tout en maintenant la confiance des clients et des parties prenantes.

Méconnaissance et perspectives comparatives internationales

Malgré la mise en place du « plan national pour l’IA » par le gouvernement français en 2018, destiné à stimuler l’adoption de l’intelligence artificielle dans le tissu économique d’ici 2025, seulement 16 % des dirigeants d’entreprises françaises sont au courant de l’existence de ces dispositifs d’aide. 

Cette méconnaissance est particulièrement marquée, bien que les chefs d’entreprises et les PME de taille moyenne se montrent légèrement plus informés. 

Une situation qui contraste nettement avec les données recueillies au Royaume-Uni où près de la moitié des entreprises du Middle Market exploitent déjà l’IA générative, soulignant un écart significatif dans l’adoption de cette technologie entre les deux pays.

Les impératifs pour un rattrapage technologique

Cette comparaison internationale met en lumière un retard d’appropriation de l’IA générative qui pourrait pousser les entreprises françaises à intensifier leurs efforts d’intégration de cette technologie pour ne pas se laisser distancer sur la scène mondiale. 

Le rapport de la commission IA de mars 2024 souligne le potentiel économique majeur de l’intelligence artificielle, tout en identifiant les freins spécifiques au marché français : une méconnaissance des implications technologiques et une aversion culturelle au risque qui freinent les investissements dans des innovations de rupture.

Vers une révolution de l’IA générative dans les entreprises Françaises

L’enquête réalisée par RSM France en collaboration avec l’IFOP apporte des éclairages précieux sur la réticence et la prudence des entreprises françaises face à l’intégration de l’intelligence artificielle générative, en particulier dans les fonctions financières. Avec seulement 5% des dirigeants ayant adopté cette technologie et une majorité qui n’envisage pas de l’utiliser, il est évident que le chemin vers l’adoption de l’IA générative est encore long.

Cependant, la comparaison avec le Royaume-Uni, où l’adoption est bien plus avancée, suggère que les entreprises françaises pourraient avoir besoin d’un véritable coup d’accélérateur pour ne pas se laisser distancer. Les défis liés à la sécurité des données, l’intégration des systèmes, et le manque de connaissance des aides disponibles sont des obstacles importants, mais pas insurmontables.

Pour naviguer avec succès dans cette transition technologique, les entreprises doivent lever les freins identifiés, notamment en renforçant la formation, en améliorant la communication sur les aides gouvernementales et en développant une meilleure compréhension des avantages stratégiques de l’IA générative. L’implication de l’État, ainsi que des initiatives internes telles que le Lab IA de RSM, sont cruciales pour faciliter cette transformation.

En conclusion, bien que l’adoption de l’IA générative en France soit actuellement timide, son potentiel disruptif et ses avantages concurrentiels sont indéniables. Avec les efforts adéquats, les entreprises françaises peuvent surmonter leurs réticences et intégrer efficacement cette technologie pour révolutionner leurs processus et renforcer leur compétitivité sur le marché global.

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